Marché locatif: la hausse affecte particulièrement les jeunes
La Presse Canadienne|Publié le 14 avril 2021Leurs difficultés à se loger doivent faire l’objet d’une préoccupation particulière de la part du pouvoir municipal. (Photo: Connor Misset pour Unsplash)
Le Conseil jeunesse de Montréal (CJM) déplore que le parcours de vie des jeunes soit fragilisé à Montréal par l’actuel contexte de rareté du logement et de hausse du coût des loyers.
Le professeur de l’École de travail social de l’Université du Québec à Montréal (UQAM) Louis Gaudreau signale que Montréal attire plusieurs jeunes adultes avec ses nombreux établissements d’enseignement postsecondaire et ses possibilités d’insertion professionnelle.
Il affirme que le manque de logements abordables à Montréal touche particulièrement les jeunes âgés de 18 à 30 ans et à son avis, leurs difficultés à se loger doivent faire l’objet d’une préoccupation particulière de la part du pouvoir municipal.
Un avis du Conseil jeunesse de Montréal résumé sur le site web de l’UQAM révèle que la moitié des jeunes ménages consacrent plus de 30 % de leurs revenus au logement. Or, plusieurs jeunes occupent des emplois atypiques, temporaires et à temps partiel.
Louis Gaudreau ajoute qu’ils doivent souvent se tourner vers la colocation, dans de grands logements qu’ils habitent à plusieurs, qui sont les logements souvent ciblés par les opérations de reconversion.
Et puisque les prix des propriétés ont augmenté à un rythme encore plus important que ceux des loyers, moins de 30 % des ménages dont les membres sont âgés de 15 à 29 ans accèdent à la propriété, selon les constatations du Conseil jeunesse de Montréal.
Le professeur Gaudreau a aussi observé depuis une vingtaine d’années la quasi-disparition des logements abordables dans le marché locatif et que les constructions neuves s’adressent surtout à des populations aisées.
L’avis du Conseil jeunesse de Montréal propose d’abord que la Ville de Montréal intègre la réalité particulière des jeunes dans ses actions publiques en matière de logement. Il espère qu’on favorise la création de logements abordables s’adressant spécifiquement aux jeunes, notamment aux étudiants universitaires.
Le Conseil adhère à une revendication déjà exprimée par des organismes de défense des droits des locataires, la mise en place d’un registre des loyers pour suivre l’évolution du prix des loyers et limiter les augmentations abusives.