Les candidats disposent d’un mois pour déposer leurs dossiers.
L’OMC a lancé lundi la procédure de désignation de son prochain directeur général avec un premier candidat officiel, un Mexicain, pour succéder à l’actuel patron, le Brésilien Roberto Azevedo qui part fin août, un an plus que tôt que prévu, en pleine crise économique mondiale causée par la pandémie de coronavirus.
Alors que jusqu’à présent des noms d’Africains et d’Européens ont circulé dans les médias, c’est le Mexicain Jesús Seade Kuri qui le premier a déposé formellement sa candidature, quelques heures après le lancement de la procédure.
Cet ancien directeur général adjoint de l’OMC de 73 ans, qui a également la nationalité libanaise, a occupé des postes à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international.
Les autres candidats ont jusqu’au 8 juillet pour déposer leurs dossiers.
S’il n’existe pas de système de roulement géographique, l’Afrique espère que le poste va pour la première fois lui revenir. Mais le continent n’a pour l’instant pas choisi un candidat unique.
Plusieurs noms ont ainsi été entendus, comme l’ancien diplomate égyptien Hamid Mamdouh, qui a longtemps travaillé à l’OMC, ou encore le Béninois Eloi Laourou, actuel ambassadeur auprès des Nations unies à Genève, et la Kényane Amina Mohamed, ancienne diplomate à Genève et déjà candidate face à Azevedo en 2013.
Au Nigeria, les autorités ont finalement désigné Ngozi Okonjo-Iweala comme candidate, alors que Yonov Frederick Agah, actuellement l’un des vice-directeurs de l’OMC, avait d’abord été sélectionné. Ancienne ministre des Finances et des Affaires étrangères, Mme Okonjo-Iweala préside actuellement l’Alliance mondiale pour les vaccins et vaccinations (Gavi).
Phil Hogan
L’Union africaine espérait trouver un candidat unique pour juillet, car la période de désignation du prochain chef de l’OMC ne devait débuter qu’en décembre. Mais l’annonce il y a quelques semaines du départ anticipé de l’actuel patron de l’OMC, a pris tout le monde de court.
Si les diplomates reconnaissent qu’il n’y a jamais eu d’Africains à la tête de l’OMC, des voix ont commencé à s’élever pour réclamer la présence d’un représentant des pays développés pour qu’il y ait une alternance après le Brésil.
Plusieurs Européens seraient d’ailleurs intéressés, selon des médias.
Une source à Bruxelles a confirmé à l’AFP que l’Irlandais Phil Hogan, commissaire européen au Commerce depuis fin 2019 et de l’Agriculture de 2014 à 2019, songeait ainsi à lancer sa candidature.
D’autres noms ont également circulé, comme la Néerlandaise Sigrid Kaag, ministre du Commerce, dont un porte-parole a toutefois indiqué à l’AFP « qu’elle n’était pas disponible pour devenir directrice générale de l’OMC ».
Le nom de l’Espagnole Arancha Gonzalez, ministre des Affaires étrangères, a également été évoqué. Mais « la ministre a déjà expliqué qu’elle était engagée sur son poste et son travail à la tête du ministère des Affaires étrangères », a répondu son porte-parole à l’AFP.
Les Européens prévoient de discuter mardi de la question, et de la nécessité ou pas de présenter un seul candidat. S’ils veulent avoir une chance de l’emporter, ils devront également convaincre de leur choix les autres pays développés, y compris les États-Unis.
Le sixième directeur général de l’OMC a annoncé à la mi-mai qu’il quitterait ses fonctions fin août, un an plus tôt que prévu, pour des raisons « familiales ».