«Pour l’exprimer simplement (…), la pandémie n’était pas notre environnement», a affirmé le chef de la direction de Lightspeed, Jean Paul Chauvet. (Photo: 123RF)
Lightspeed Commerce (LSPD.TO, 28,61$) a enregistré une perte de 114,5 millions de dollars US (M$US) alors que la pandémie de COVID-19 a entravé son quatrième trimestre, mais la société a bon espoir de voir les changements dans les habitudes de consommation des consommateurs, attribuables à l’apaisement de la crise sanitaire, l’aider à se rétablir et même à atteindre la rentabilité.
La perte dévoilée jeudi par l’entreprise montréalaise de technologie de services de paiements se comparait à une perte de 42 M$US pour la même période l’an dernier.
«Janvier et février ont vu les effets d’Omicron perturber nos efforts de vente et nos volumes de clients», a expliqué Brandon Nussey, directeur financier et chef de l’exploitation de la société, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes.
«Mais à mesure que les restrictions se sont assouplies, nous avons connu notre meilleur mois de mars en ce qui a trait à l’ajout de nouveaux sites et aux nouvelles activités introduites dans l’entreprise. Cela nous donne de l’optimisme, alors que nous envisageons un monde post-pandémique.»
Le trimestre terminé le 31 mars est généralement le plus lent pour les clients de Lightspeed, car ils traitent des volumes de ventes inférieurs après la saison du magasinage des Fêtes.
Cette fois, le trimestre comprenait également une période où le Canada et de nombreux autres pays commençaient lentement à lever les mesures imposées pour freiner la propagation de la COVID-19.
De nombreux restaurants, détaillants et hôtels, clients de Lightspeed, ont ainsi été autorisés à accueillir un nombre croissant de visiteurs dans leurs établissements physiques, ce qui a nécessité une technologie de point de vente.
Lightspeed est particulièrement exposée aux effets de la pandémie, car la majeure partie de son volume de marchandises brut (VMB), une donnée mesurant la valeur des produits vendus à l’aide de sa technologie, est dérivée de la vente au détail physique, a souligné le chef de la direction de Lightspeed, Jean Paul Chauvet, lors de la même conférence téléphonique.
«Pour l’exprimer simplement (…), la pandémie n’était pas notre environnement», a-t-il affirmé.
Des perspectives favorables à Lightspeed
Mais Jean Paul Chauvet voit l’environnement de la vente au détail changer en faveur de Lightspeed.
Les restaurants sont à nouveau remplis, les VMB rebondissent et les achats que les gens ont effectués en ligne reviennent aux canaux physiques, a remarqué Jean Paul Chauvet.
Il y a aussi une multitude d’entrepreneurs qui jouent avec de nouveaux concepts et restaurants après avoir dû fermer des entreprises pendant la pandémie. Jean Paul Chauvet pense qu’ils apporteront de nouvelles affaires à Lightspeed.
«Je ne connais aucun restaurant ici qui utiliserait un système hérité, a-t-il indiqué. Ils iront vers des plateformes comme Lightspeed lorsqu’ils ouvriront leurs activités, donc (je) vois ça d’un très bon œil.»
Ces tendances amènent Lightspeed à prédire qu’elle verra son bénéfice ajusté avant impôts, intérêt et amortissement atteindre le seuil de rentabilité d’ici la fin mars 2024 et qu’elle réalisera des revenus entre 740 M$US et 760 M$US en 2023. Le chiffre d’affaires du premier trimestre de son exercice 2023 devrait se situer entre 165 M$US et 170 M$US.
Cependant, il y a toujours des défis à relever.
Dans la catégorie des biens durables, les gens se sont détournés de l’achat de vélos, d’articles de sport et de produits de rénovation pour se tourner vers la mode, l’habillement et l’hôtellerie.
Ensuite, il y a les problèmes boursiers qui se sont aggravés depuis que Spruce Point Management a accusé Lightspeed de cacher une inflation massive et d’induire les investisseurs en erreur au sujet de son potentiel de croissance en septembre. Cela a contribué à une chute constante des actions de Lightspeed, qui avaient atteint un sommet de 165,87 $ en septembre, mais se négociaient à 28,96 $ en après-midi jeudi.
Son plongeon a été accentué par une chute qui s’est étendue à l’ensemble du secteur des technologies, car une grande partie du monde revient à des passe-temps prépandémiques et passe donc moins de temps en ligne, et un marché du travail tendu, qui a poussé les entreprises à améliorer la rémunération et les avantages sociaux des employés.
«Malgré tout, nous sommes plutôt satisfaits de notre capacité à attirer et à embaucher de nouvelles personnes», a souligné Brandon Nussey.
Lightspeed a annoncé jeudi que Rani Hammond avait récemment rejoint l’entreprise en tant que directeur des ressources humaines et qu’Asha Bakshani remplacera Brandon Nussey au poste de directeur financier. Ce dernier conservera son rôle de chef de l’exploitation.
Les nominations sont intervenues alors que Lightspeed a indiqué que sa perte s’élevait à 77 cents par action pour le plus récent trimestre, contre une perte de 34 cents par action un an plus tôt.
Les revenus du quatrième trimestre de son exercice 2022 ont totalisé 146,6 M$, contre 82,4 M$ il y a un an.
Sur une base ajustée, Lightspeed a indiqué avoir perdu 15 cents par action au cours du trimestre, contre une perte de 10 cents par action au même trimestre l’an dernier.