Les Québécois positifs et pragmatiques par rapport à la Chine

Offert par Les Affaires


Édition du 19 Mai 2018

Les Québécois positifs et pragmatiques par rapport à la Chine

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Édition du 19 Mai 2018

Une majorité non négligeable de ­Québécois pense que la ­Chine surpassera les ­États-Unis au cours des 10 prochaines années pour devenir la première puissance économique mondiale. [Photo: 123RF]

Les Québécois seraient-ils tournés vers l'Atlantique et plus anxieux que le reste des Canadiens par rapport à la montée de la Chine ? Pas du tout : un sondage d'opinion publique réalisé en mars 2018 auprès de 521 Québécois* révèle que les Québécois ont une attitude plus positive envers la Chine, montrent plus d'optimisme quant aux occasions et sont moins inquiets par rapport aux risques que le reste du Canada.

Ce sondage, réalisé en mars 2018 par Qualtrics, au nom d'une équipe de recherche basée à la School of Public Policy and Global Affairs de l'Université de la Colombie-Britannique et à l'École d'études politiques de l'Université d'Ottawa, a posé des questions identiques à celles présentées à un échantillon pancanadien en septembre 2017. Au total, 296 personnes ont choisi de répondre en anglais, et 225 en français; la marge d'erreur est de plus ou moins 4 %.

Tout comme les Canadiens dans le reste du pays, les Québécois pensent que le commerce et les investissements devraient être la priorité numéro un du gouvernement fédéral dans nos relations avec la Chine, suivis de la coopération internationale sur des questions comme les changements climatiques, le contre-terrorisme et les opérations de maintien de la paix.

Pas moins de 72 % des personnes sondées au Québec, en mars dernier, soutiennent la négociation d'un accord de libre-échange avec la Chine contre 69 % dans tout le Canada. De plus, 48 % ont une perception favorable de la Chine (le chiffre est seulement de 5 points de plus pour les États-Unis), comparativement à 36 % dans le Canada entier.

Tout comme dans le sondage pancanadien, une majorité non négligeable de Québécois pense que la Chine surpassera les États-Unis au cours des 10 prochaines années pour devenir la première puissance économique mondiale. Mais ils ont encore plus tendance à croire que la Chine sera une puissance plus responsable que les États-Unis, fera davantage pour maintenir la paix dans le monde, sera plus respectueuse des peuples autour du monde et en fera davantage pour l'environnement. Ils tendent également à être moins inquiets de l'impact de la Chine sur le prix de l'immobilier.

Les perceptions du système politique chinois ainsi que des droits de la personne en Chine sont tout aussi négatives au Québec que dans le reste du Canada. En revanche, les Québécois classent l'avancement des droits de la personne en Chine au-dessus de la protection des valeurs et des institutions canadiennes ici au pays. Ils sont plus susceptibles d'être en désaccord avec l'idée que la Chine est trop puissante pour être contrainte à adopter les normes occidentales des droits de la personne et ils sont plus enclins à croire que le renforcement de l'État de droit en Chine est le meilleur moyen d'améliorer les droits de la personne en Chine.

Les deux sondages dévoilent un certain degré d'anxiété par rapport à l'ordre mondial et au leadership des États-Unis sous Donald Trump. Malgré cela - et peut-être à cause de cela - les personnes sondées à l'intérieur et à l'extérieur du Québec entretiennent une volonté d'approfondir les relations avec la Chine, en dépit de ses politiques étrangères et de défense nationale assertives et de sa présence grandissante au Canada.

Fait intéressant à noter, les Québécois ayant choisi de répondre au sondage en français sont encore plus positifs envers la Chine que ceux qui ont choisi de répondre en anglais, bien que la taille de l'échantillon ne nous permette pas de tirer des conclusions définitives. Par exemple, 46 % des Québécois ayant répondu en français pensent que la Chine en fera plus que les États-Unis pour s'attaquer aux questions environnementales, comparativement à 39 % des Québécois ayant répondu au sondage en anglais.

Quelles conclusions tirer de tels résultats ? Une différence notable : une proportion considérable de Québécois ayant répondu au sondage en français (48 %) n'écoutent, ne regardent ou ne lisent presque jamais de nouvelles sur la Chine, comparativement à seulement 37 % des Québécois ayant répondu au sondage en anglais (et 27 % des sondés au Canada). Y aurait-il un lien entre les attitudes envers la Chine et la démarche constamment négative des opinions éditoriales sur la Chine dans l'environnement médiatique anglophone au Canada ?

De toute façon, les résultats des deux sondages, québécois et pancanadien, suggèrent que la porte est ouverte pour que le gouvernement Trudeau adopte un programme plus actif en ce qui a trait au renforcement des relations avec la Chine. Dans tout le pays, on reconnaît la nécessité de trouver une façon de vivre avec une Chine qui jouera un rôle de plus en plus important dans notre futur.

Paul Evans, professeur à l'Institut de recherche asiatique, Université de la Colombie-Britannique

Xiaojun Li, professeur adjoint au Département de science politique, Université de la Colombie-Britannique

Pascale Massot, professeure adjointe à l'École d'études politiques, Université d'Ottawa

*Vous pouvez consulter les résultats du sondage effectué au Québec dans les deux langues en mars 2018, ainsi que ceux du sondage effectué au Canada en octobre 2017, ici : www.iar.ubc.ca/reports.

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