Les banques américaines restent en forme mais se préparent à des turbulences

Publié le 14/10/2022 à 12:10

Les banques américaines restent en forme mais se préparent à des turbulences

Publié le 14/10/2022 à 12:10

Par AFP

Le patron de Wells Fargo, Charles Scharf, a de son côté mis en avant des taux de défaillance sur les prêts «historiquement bas». (Photo: 123RF)

New York — Les grandes banques américaines ont fait part de résultats toujours solides au troisième trimestre malgré l’activité au ralenti de leurs banquiers d’affaires, mais préviennent que les risques économiques augmentent. 

Pour faire face aux éventuels impayés de leurs clients, elles ont mis un peu plus d’argent de côté: 808 millions de dollars de réserves supplémentaires chez JPMorgan Chase et 370 millions chez Citi tandis que Wells Faro a augmenté les fonds pour les pertes liées au crédit de 385 millions. 

Ces montants restent toutefois bien moins importants qu’au début de la pandémie, quand les établissements avaient mis de côté des dizaines de milliards de dollars.

L’économie fait face à une «inflation obstinément élevée», à la «hausse des taux d’intérêt dans le monde entier», à «l’impact incertain du resserrement monétaire mené par les banques centrales», à «la guerre en Ukraine» et à «la fragilité de l’approvisionnement et des prix du pétrole», a relevé le PDG de JPMorgan Chase, Jamie Dimon.

Mais dans le même temps, «aux États-Unis, les consommateurs continuent de dépenser et d’avoir des comptes solides, les offres d’emploi sont nombreuses et les entreprises restent en bonne santé», a-t-il ajouté.

Le patron de Wells Fargo, Charles Scharf, a de son côté mis en avant des taux de défaillance sur les prêts «historiquement bas». 

L’économie pourrait tout aussi bien évoluer «vers un atterrissage en douceur que vers une récession sévère», a avancé Jamie Dimon.

La patronne de Citigroup, Jane Fraser, a aussi qualifié l’environnement macroéconomique de «complexe». 

 

«Pas de loup»

JPMorgan Chase s’en est un peu mieux tirée que ses homologues avec un bénéfice net en baisse de 17%, à 9,7 milliards de dollars, contre un repli de 25% chez Citigroup, à 3,5 milliards, de 30% chez Morgan Stanley, à 2,5 milliards et de 31% chez Wells Fargo, à 3,5 milliards.

Le chiffre d’affaires de JPMorgan Chase a augmenté de 10% sur la période, à 32,7 milliards de dollars. Il a été porté par la hausse des revenus nets d’intérêts (+34%), soit la différence entre les intérêts que JPMorgan gagne sur les prêts consentis à ses clients et les intérêts qu’elle verse aux épargnants et autres créanciers. 

Ils ont bondi dans le sillage de la hausse des taux d’intérêt engagée par la banque centrale américaine et d’une hausse des prêts accordés par l’établissement.

Le chiffre d’affaires de Wells Fargo (+4%) a aussi profité de la hausse de ses revenus nets d’intérêts (+36%), mais la banque a été lestée par les 2 milliards de dollars dépensés pour faire face à divers scandales liés à ses pratiques commerciales.

Tous les établissements de Wall Street ont en revanche pâti de la baisse des commissions générées par leurs banquiers d’investissement, les entreprises évitant d’engager actuellement de grosses opérations ou d’entrer en Bourse au vu de l’incertitude sur l’économie. 

Elles ont notamment chuté de 55% chez Morgan Stanley. 

Du côté des traders, le chiffre d’affaires lié au courtage sur les marchés d’actions a reculé chez Morgan Stanley, Citi et JPMorgan, mais celui lié au courtage de produits à taux fixe a augmenté. Avec la hausse des taux d’intérêt, beaucoup d’obligations ont été vendues, explique Gregori Volokhine, gestionnaire de portefeuilles chez Meeschaert Financial Services. 

JPMorgan a d’ailleurs enregistré des pertes de 959 millions de dollars en raison de la vente de bons du Trésor américain.

Dans l’ensemble, il y a bien quelques signaux d’alerte, notamment la hausse des dépenses sur les cartes de crédit qui pourrait signifier que les consommateurs ont moins d’argent à leur disposition, estime Gregori Volokhine. Mais «il n’y a pas de loup dans ces résultats.»

Les banques restent «extrêmement rentables», relève le spécialiste. 

Dans les premiers échanges à Wall Street, JPMorgan prenait 2,1%, Citigroup 1,4% et Wells Fargo 2,9%, tandis que Morgan Stanley perdait près de 4%.

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