Legault pointe aux «défis» en immigration, mais regrette d'avoir parlé de valeurs

Publié le 08/09/2022 à 11:06, mis à jour le 08/09/2022 à 15:53

Legault pointe aux «défis» en immigration, mais regrette d'avoir parlé de valeurs

Publié le 08/09/2022 à 11:06, mis à jour le 08/09/2022 à 15:53

Par La Presse Canadienne

Le chef caquiste François Legault maintient que l’intégration des immigrants est un «défi». (Photo: La Presse Canadienne)

Tadoussac, Qc — Le chef caquiste François Legault maintient que l’intégration des immigrants est un «défi», mais regrette d’avoir parlé des risques pesant sur des «valeurs» comme le pacifisme et le respect.

C’est ce qu’il a répondu, jeudi, aux journalistes qui l’interrogeaient sur l’amalgame qu’il avait fait la veille entre l’immigration, la violence et l’extrémisme.

«Les Québécois sont pacifiques, ils n’aiment pas la chicane, les extrémistes, la violence. Il faut s’assurer qu’on garde ça comme c’est là», avait déclaré M. Legault, avant de se rétracter sur Twitter.

Jeudi matin, à Roberval, François Legault a continué de dire que l’immigration posait un «défi».

«Tous les États dans le monde ont des défis d’intégration aux valeurs du pays ou de l’État qui reçoit.

«Maintenant, il ne faut pas nommer quelles valeurs, parce que ça pourrait créer un amalgame, donc effectivement, je n’aurais pas dû nommer de valeurs», a-t-il affirmé.

«J’ai répondu aux questions sur les valeurs, alors que c’est un sujet délicat que je devrais éviter», a-t-il ajouté.

Croit-il avoir dit tout haut ce que les Québécois pensent tout bas? «Non.» Lorsqu’il ferme les yeux et qu’il pense à l’immigration, voit-il des problèmes? «Je vois un défi d’intégration, au français surtout.»

L’immigration est un thème récurrent de la campagne de M. Legault, tout comme il l’avait été d’ailleurs lors des élections de 2018, lorsqu’il s’était empêtré dans ses explications sur le fonctionnement du système.

Mercredi, à Victoriaville, M. Legault commentait le projet d’Ottawa d’accueillir plus d’immigrants, lorsqu’il a affirmé qu’il fallait réfléchir au «genre de société qu’on veut», à nos «valeurs», à la «laïcité» et au «respect».

Appelé à préciser sa pensée, le chef de la Coalition avenir Québec avait répondu: «Il y a une façon de vivre chez nous et on veut la garder.»

Ses propos ont été vertement critiqués par l’ensemble de la classe politique. La réplique la plus cinglante est venue du camp libéral: «Ça m’écœure», a lâché Dominique Anglade.

Le co-porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est pour sa part dit convaincu que M. Legault livrait le fond de sa pensée.

Question de l’urne?

La question des seuils d’immigration sera-t-elle la question de l’urne? «C’est une question importante pour ceux qui tiennent à la préservation du français à long terme au Québec», répond François Legault.

«Il y a deux partis, le Parti libéral […] et Québec solidaire […] qui proposent d’augmenter les seuils […] alors qu’actuellement, on a un déclin du français.

«C’est une question, je pense, qui est très importante pour beaucoup de francophones au Québec, a-t-il ajouté. C’est une question fondamentale pour l’avenir de la nation québécoise.»

La caravane caquiste s’est arrêtée jeudi à Roberval et à Tadoussac, sur la Côte-Nord. Cependant, M. Legault a préféré annuler toutes ses activités prévues en après-midi en raison du décès de la reine Élisabeth II.

Sur le même sujet

À la une

Dette et déficit du fédéral: on respire par le nez!

ANALYSE. Malgré des chiffres relativement élevés, le Canada affiche le meilleur bilan financier des pays du G7.

Budget fédéral 2024: «c'est peut-être un mal pour un bien»

EXPERT INVITÉ. Les nouvelles règles ne changent pas selon moi l'attrait des actions à long terme.

Multiplier la déduction pour gain en capital, c'est possible?

LE COURRIER DE SÉRAFIN. Quelle est l'avantage de cette stratégie?