Legault ouvert à décloisonner la pratique privée et publique
La Presse Canadienne|Publié le 28 septembre 2022Le chef caquiste a par ailleurs minimisé le risque pour la santé que représentent les émissions d’arsenic de la fonderie Horne. (Photo: La Presse Canadienne)
François Legault n’écarte pas la possibilité de lever la cloison entre la pratique privée et la pratique dans le secteur public actuellement imposée aux médecins.
De passage a l’émission de Paul Arcand, mercredi matin, le chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), a ouvert cette porte alors qu’il discutait de l’apport du privé au réseau de la santé.
François Legault a toutefois répété que tout usage du privé pour soutenir le réseau de la santé impliquerait une prestation de service gratuite, défrayée par la Régie de l’assurance maladie du Québec.
«J’ai confiance que le privé est capable d’innover pour être plus efficace», a-t-il affirmé pour justifier l’ouverture du réseau à cet apport.
François Legault a par ailleurs cherché à démentir le fait qu’il s’attendait de maintenir en poste les ministres de la Santé, Christian Dubé, de l’Économie, Pierre Fitzgibbon et la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel.
«Le seul que j’ai reconfirmé, c’est Christian Dubé», a-t-il soutenu, expliquant que ce dernier est à procéder à une réforme majeure du système de santé au Québec.
Le chef caquiste a par ailleurs minimisé le risque pour la santé que représentent les émissions d’arsenic de la fonderie Horne, à Rouyn-Noranda et a remis les décisions à venir entre les mains des résidants. Glencore, la multinationale propriétaire de la fonderie, a promis de ramener à 15 nanogrammes par mètre cube (ng/mg3) les émissions d’arsenic, soit une importante réduction par rapport aux 100 ng/mg actuels, mais toujours cinq fois plus que la norme québécoise de 3 ng/mg3.
«Rouyn-Noranda, c’est vrai qu’on ne pourra pas, à court terme, l’entreprise nous le dit, descendre à 3 ng/m3. Techniquement, ce n’est pas faisable», a-t-il fait valoir, profitant de l’occasion pour blâmer à nouveau le gouvernement libéral précédent d’avoir permis à l’entreprise d’émettre 33 fois plus d’arsenic que ne le prévoit la norme provinciale.
Pressé de répondre aux reproches formulés par des médecins de la région abitibienne selon qui même la réduction à 15 ng/m3 en cinq ans n’est toujours pas sécuritaire, il a répondu: «Ça dépend de la définition de sécuritaire. J’invite tout le monde à Rouyn-Noranda à lire le rapport de la santé publique. Ce n’est pas aussi dramatique que certains le disent», a-t-il soutenu.
En même temps, évoquant l’impact d’une éventuelle fermeture de la fonderie, il a rappelé que l’entreprise compte plus de 600 employés et que ses activités représentent plus d’un millier d’emplois lorsqu’on y ajoute les emplois indirects.
Dans ces circonstances, il estime que la décision entourant l’avenir de la fonderie est entre les mains des citoyens: «Effectivement, il y a une décision à prendre par les citoyens de Rouyn-Noranda parce que _ on parlait tantôt de santé mentale _ demain matin, s’il y a 650 employés et on parle de milliers si on ajoute les emplois indirects qui perdent leur emploi, il y a des conséquences aussi.»
«C’est aux gens de Rouyn-Noranda […] et ce n’est pas à nous de décider ce qui arrive avec la fonderie Horne. C’est aux gens de Rouyn-Noranda», a-t-il conclu.