«Le vent tourne contre les paradis fiscaux» - Harold Crooks, réalisateur du film Le prix à payer

Offert par Les Affaires


Édition du 07 Mars 2015

«Le vent tourne contre les paradis fiscaux» - Harold Crooks, réalisateur du film Le prix à payer

Offert par Les Affaires


Édition du 07 Mars 2015

Par Suzanne Dansereau

Harold Crooks, cinéaste montréalais.

Un documentaire québécois primé à Vancouver dénonce le fait que 75 % des bénéfices des multinationales dans le monde sont à l'abri des impôts dans des paradis fiscaux et que les gouvernements de la planète n'ont pas encore fait front commun pour s'y attaquer.

À lire aussi:
Entrevue: Harold Crooks, cinéaste montréalais

Intitulé Le prix à payer et réalisé par Harold Crooks (qui a écrit Survivre au progrès et The Corporation), le film prend l'affiche au Québec le 13 mars. Il démontre comment l'évitement fiscal, qui s'accentue avec l'avènement de l'économie numérique, a pour effet d'appauvrir les États et la classe moyenne.

La majorité d'experts qui témoignent dans le film ne sont pas des bien-pensants de gauche : il s'agit plutôt d'anciens acteurs de ce milieu, capables de briser l'omertà : l'un est un ancien dirigeant de la Banque nationale de Paris, un autre, de l'Inspection générale des finances en France, tandis que certains viennent de firmes influentes comme PriceWaterhouseCoopers et McKinsey.

Le témoin vedette du documentaire est nul autre que le directeur du Centre de politique et d'administration fiscales (CPAF) de l'OCDE, Pascal Saint-Amans, qui a réussi à convaincre les grandes places financières du monde à mettre fin au secret bancaire (en vigueur en 2017 et 2018) et qui veut changer les règles de fiscalité internationale et renforcer la coopération entre les États afin de rapatrier les impôts non payés.

C'est d'ailleurs le plaidoyer du film : il faut que soient alignées la localisation des bénéfices des multinationales avec celle de leurs activités.

«Le but de ce film est de faire comprendre aux gens les liens qui existent entre les paradis fiscaux et les politiques d'austérité que les États sont obligés d'adopter, parce qu'ils sont privés des revenus fiscaux», indique le réalisateur, en entrevue avec Les Affaires.

«Les paradis fiscaux ne sont pas illégaux, précise-t-il. Mais ils sont immoraux.»

Créés dans les années 1950 par les banquiers de la City de Londres, ceux-ci avaient d'abord pour but d'enrayer la double taxation dans le secteur manufacturier, poursuit Harold Crooks. «Mais maintenant, ils permettent aux multinationales de n'être taxées nulle part ou presque.»

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