Le Québec doit s'approprier les bénéfices de l'économie collaborative


Édition du 21 Mai 2016

Le Québec doit s'approprier les bénéfices de l'économie collaborative


Édition du 21 Mai 2016

Par Les Affaires

[Photo : Shutterstock]

Au moment où l'Assemblée nationale légifère sur l'encadrement du covoiturage urbain, semblant freiner le développement de ce nouveau modèle d'entreprise, le Québec gagnerait à prendre un pas de recul et à considérer ce que l'économie collaborative offre.

Porteuse de la promesse d'un meilleur partage de la valeur et de la gouvernance, l'économie collaborative peine à se défaire de l'image controversée des géants d'un capitalisme de plateformes, comme Uber et Airbnb, qui ne représentent qu'une partie de la réalité.

L'économie collaborative englobe en fait l'ensemble des pratiques et des modèles économiques qui se fondent sur des réseaux horizontaux et sur les principes de mutualisation des ressources disponibles, et qui s'appuient sur des communautés d'utilisateurs. Il est indéniable que son émergence, qui s'est accélérée au cours des cinq dernières années, transforme en profondeur et de façon durable les styles de vie, les modes de travail, de création, de fabrication et de gouvernance.

Quand l'austérité et la stagnation du pouvoir d'achat deviennent la norme, quoi de plus normal que de voir apparaître une nouvelle forme de consommation ? L'accès à un bien ou à un service est désormais plus important que la propriété. C'est une aubaine pour tous ceux qui peuvent maintenant mettre à disposition leurs ressources et proposer leur temps libre pour compléter leurs revenus. Selon l'Observatoire de la consommation responsable (OCR) de l'ESG UQAM, c'est le gain financier qui motive avant tout les citoyens à tester ce type d'échanges.

Dans les marchés où l'économie collaborative s'est développée le plus fortement - la France et les États-Unis -, on assiste à l'émergence d'une catégorie de travailleurs indépendants extrêmement précaires et isolés.

Dans ce contexte, l'expérience du modèle coopératif présent au Québec est un avantage décisif pour envisager cette nouvelle donne. La mise en commun de ressources et la redistribution de la valeur entre les membres constituent un mode de fonctionnement que les Québécois maîtrisent bien. Il y a ici l'occasion de ne pas reproduire les erreurs commises en Europe et aux États-Unis tout en tirant parti des forces du Québec pour construire un modèle original de développement de l'économie collaborative. Avec l'OCR, OuiShare Québec - une communauté, un accélérateur d'idées et de projets consacrés à l'émergence de la société collaborative - a référencé plus de 170 modèles collaboratifs dans la province, et la liste s'allonge chaque mois. Un positionnement clair des pouvoirs publics permettrait à ces acteurs de savoir dans quel cadre juridique évoluer.

Le Québec dispose des talents, de l'Histoire et des armes nécessaires pour apprivoiser l'économie collaborative. Ne passons pas à côté de l'occasion de nous réinventer.

Laurence Audette-Lagueux, Alexandre Bigot, Miléna Verdier, Martin Werlen, OuiShare Québec

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