(Photo: Laurence Labat)
Le Cirque du Soleil «renaît de ses cendres», illustre son nouveau PDG, Stéphane Lefebvre, devenu maître dans l’art de jongler avec les variants, les mesures sanitaires, les fermetures de frontières, la reprise de ses spectacles et de ses tournées. Il n’est toutefois pas au bout de ses peines.
Ça fait un peu plus d’un an que le dauphin de Daniel Lamarre, le PDG du Cirque des 20 dernières années, se prépare à porter le flambeau. En tant que chef de la direction financière, puis de l’exploitation, Stéphane Lefebvre était aux premières loges lors du remerciement de 95 % de ses employés en mars 2020, de la recapitalisation de l’entreprise, puis de la clôture de la transaction en novembre 2020.
Depuis, les deux maestros s’affairent à la reprise des activités du Cirque et de ses filiales partout dans le monde. «C’est sûr que ma priorité, c’est de relancer les opérations, explique-t-il. En parallèle, c’est de réaffirmer le leadership créatif du Cirque du Soleil [autant sous qu’en dehors du chapiteau, en offrant] une expérience plus riche aux spectateurs.» Contrairement à cette (pas si) lointaine époque, où les calendriers de tournées étaient programmés «des mois à l’avance», ceux-ci sont aujourd’hui bien moins certains. La pandémie n’étant toujours pas terminée — le variant Omicron ne l’ayant que trop bien rappelé —, le dirigeant doit s’assurer que l’entreprise dispose des outils nécessaires pour mener à bien ses activités.
«Si tu ne peux aller dans une ville comme tu l’avais prévu, ça a un effet domino incroyable. Le défi logistique est immense», illustre le PDG, qui se surprend de toute la flexibilité et de la résilience dont fait preuve son équipe.
Ce qui-vive constant a toutefois de quoi épuiser les 2 500 salariés de l’entreprise, qui n’en employait pas moins de 4 500 avant les premiers cas de COVID-19. «Ça peut être décourageant quand le spectacle sur lequel tu planches depuis des semaines est repoussé. […] Aussi, il y a moins de monde qu’auparavant. Tous doivent mettre l’épaule à la roue, moi le premier», soutient le PDG, qui s’efforce de motiver ses troupes en allant à leur rencontre.
Le Cirque du Soleil tente d’ailleurs de pourvoir une centaine de postes. Il mise d’abord sur l’embauche d’anciens salariés, mais tous ne répondent pas présents. «Chez les artistes, le taux de rappel est très bon, confirme Stéphane Lefebvre, mais la situation est autre au siège social.»Il doit donc émerveiller les candidats. «C’est l’occasion de se demander ce que l’on veut offrir aux travailleurs», indique le nouveau PDG, qui a lancé le défi à son équipe de transformer l’entreprise en leader de l’expérience employé. «Je réfléchis à ce qui fait qu’en 2022, une entreprise offre la meilleure expérience au monde en matière de flexibilité d’horaire et de lieu de travail.»