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Le pétrole renoue avec ses niveaux d’avant l’invasion russe

AFP|Publié le 14 juillet 2022

Le pétrole renoue avec ses niveaux d’avant l’invasion russe

Les deux références mondiales du brut renouaient ainsi avec leurs niveaux d'avant l'invasion de l'Ukraine, lorsque le Brent valait entre 95 et 99 $ US le baril et le WTI s'échangeait entre 90 et 94 $ US le baril. (Photo: 123RF)

Londres — Les cours du pétrole ont brièvement dévissé de plus 5% jeudi, retombant à des niveaux plus vus depuis avant la guerre en Ukraine, emportés par les craintes de récession qui menacent la demande d’or noir, dans un contexte d’inflation record aux États-Unis et en zone euro.

Vers 10h15, heure du Québec, le baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en septembre, perdait 3,67% à 95,93 dollars américains.

Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain, pour livraison en août, chutait quant à lui de 4,40% à 92,04 $ US.

Les craintes d’un ralentissement de la demande ont effacé les gains enregistrés après l’invasion de la Russie, lorsque les cours du brut avaient été propulsés à des niveaux plus vus depuis la crise financière de 2008.

Les deux références mondiales du brut renouaient ainsi avec leurs niveaux d’avant l’invasion de l’Ukraine, lorsque le Brent valait entre 95 et 99 $ US le baril et le WTI s’échangeait entre 90 et 94 $ US le baril.

Le prix du Brent comme celui du WTI reste toutefois en hausse d’environ 22% sur l’année, les perturbations de l’offre et les perspectives d’une invasion russe imminente ayant déjà tiré les cours vers le haut au début de l’année avant le début de la guerre le 24 février.

«Les craintes de récession sont une fois de plus le moteur» de la baisse des cours, commente Craig Erlam, analyste d’Oanda.

La Commission européenne a abaissé jeudi ses prévisions de croissance dans la zone euro pour 2022 et 2023, à respectivement 2,6% et 1,4%, contre 2,7% et 2,3% anticipés jusqu’ici, en raison de l’impact croissant de la guerre en Ukraine.

L’inflation a quant à elle été propulsée à de plus hauts historiques, la hausse des prix à la consommation étant estimée à 7,6% en 2022 et 4% en 2023, contre 6,1% et 2,7% précédemment, selon les prévisions de Bruxelles.

Mercredi, la publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) aux États-Unis en juin a «renforcé la perspective d’une hausse agressive de la Fed (Réserve fédérale américaine) pour ralentir l’économie américaine», affirme Stephen Innes, de Spi.

Les prix ont encore flambé en juin dans le pays, l’inflation atteignant 9,1% et grimpant au plus haut depuis novembre 1981. Une forte hausse qui menace la croissance, la consommation étant le principal moteur de l’économie des États-Unis.

Pour Tamas Varga, analyste à PVM Energy, avec une nouvelle hausse des taux directeurs, «l’économie devrait se contracter» et la croissance progressivement ralentir, «ce qui aura un impact inévitable sur la demande de pétrole».

Une hausse des taux soutiendrait par ailleurs encore le dollar, qui touche déjà des niveaux plus vus en des décennies face au yen ou à l’euro, pesant ainsi sur le pouvoir d’achat des investisseurs sur le marché du pétrole qui utilisent d’autres devises.