Peter Carlsson (Photo: courtoisie)
Alors que Northvolt continue de chercher des solutions pour garder la tête hors de l’eau, son fondateur et PDG, Peter Carlsson, a quitté son poste de président du CA de la principale usine de l’entreprise à Skellefteå, dans le nord de la Suède.
Selon ce que rapporte le quotidien économique suédois Dagens Industri mardi, Peter Carlsson est remplacé par Paul O’Donnell, un spécialiste des restructurations d’entreprise. L’information a été confirmée par Les Affaires.
Jusqu’à cette semaine, Peter Carlsson était à la tête du CA de Northvolt Ett, projet phare de la jeune multinationale suédoise dont la méga-usine prévue en Montérégie devait initialement être une copie. Il demeure cependant membre du CA de cette entité, tout en conservant ses fonctions de PDG de Northvolt AB, maison-mère de Northvolt.
«Il est logique de renforcer le conseil d’administration avec une personne qui a une grande expérience de l’accompagnement des entreprises dans un environnement opérationnel complexe. Avec sa grande expérience au sein du Blackstone Group et ses rôles ultérieurs au sein plusieurs grandes entreprises, il est bien équipé pour aider à diriger la société durant cette période», fait savoir Northvolt, dans une déclaration écrite envoyée à Les Affaires.
Quant à Paulo Cerruti, président de Northvolt Amérique du Nord, entité responsable du projet en Montérégie, il conserve ses fonctions. La Québécoise Angéline Bilodeau, appelée en renfort le mois dernier pour assurer la direction de l’usine de Skellefteå, demeure également en poste. Plus précisément, Madame Bilodeau occupe le siège de PDG par intérim, en remplacement de l’ex-PDG Marc Duchesne, qui n’est resté en poste qu’une année.
Northvolt est toujours à la recherche de celui, ou celle, qui prendra ce rôle de manière permanente. Avant de traverser l’Atlantique, Madame Bilodeau était vice-présidente Opération de Northvolt Amérique du Nord.
Difficultés de production
Rappelons que c’est à la suite des difficultés de production à Northvolt Ett que BMW a retiré une commande de près de 3 G$ au début de l’été. Le constructeur allemand évoquait notamment les retards de production ainsi que certains problèmes de qualité.
Cette décision de BMW a mis au grand jour les difficultés de Northvolt, tant sur le plan financier que de la cadence de sa production. Ce désaveu de BMW, actionnaire de Northvolt, a mené à une grande révision stratégique de toutes ses activités, dont les paramètres finaux, incluant le sort du projet en Montérégie, ne sont toujours pas connus.
Au début du mois de juillet, Peter Carlsson avait confié que son entreprise avait peut-être été « trop agressive » dans sa stratégie d’expansion internationale.
Construite en 2021, l’usine de Skellefteå devait tourner à pleine capacité en 2023. Mais au moment du retrait de la commande de BMW, l’usine d’une capacité de production de 30 GWh ne réussissait pas à produite 1 GWh, soit suffisamment pour fournir les cellules de batteries pour 17 000 voitures.
Depuis, elle continue d’avoir de la difficulté à atteindre ses cibles de production.
Au début du mois d’octobre, Northvolt Ett Expansion AB, filiale de Northvolt responsable des phases d’agrandissement de l’usine de Skellefteå, a déclaré faillite. À l’origine, Skellefteå devait produire des matériaux actifs de cathode (pôle positif d’une batterie lithium-ion), des cellules de batteries, en plus d’une usine de recyclage de batteries.
Mais en septembre dernier, dans le cadre de son plan de restructuration, la multinationale suédoise a annoncé qu’elle y suspendait la production de matériaux actifs de cathode.