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Le gouvernement souhaite trouver un repreneur pour Medicago

La Presse Canadienne|Publié le 03 février 2023

Le gouvernement souhaite trouver un repreneur pour Medicago

Le groupe chimique japonais Mitsubishi Chemical a expliqué qu’il avait décidé de ne pas poursuivre la commercialisation du vaccin Covifenz. (Photo: Medicago)

Le gouvernement de François Legault soutient qu’il veut trouver un acheteur pour Medicago, le fabricant québécois de vaccins qui sera fermé par la société mère Mitsubishi Chemical. Et le gouvernement est prêt à aider cet éventuel repreneur.

Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a déclaré vendredi que son gouvernement avait eu des discussions préliminaires avec des acheteurs potentiels du secteur pharmaceutique, afin de conserver l’expertise et la main-d’œuvre qualifiée de Medicago au Québec.

Il a déclaré que les gouvernements du Québec et du Canada seraient prêts à investir de l’argent pour conclure une entente. Le ministre a précisé que le gouvernement québécois ne pouvait pas exploiter lui-même Medicago, mais serait prêt à aider une société pharmaceutique «qui considère que ça vaut la peine de continuer».

Le groupe chimique japonais Mitsubishi Chemical a expliqué jeudi, par voie de communiqué, qu’il avait décidé de ne pas poursuivre la commercialisation du vaccin Covifenz.

Ce vaccin contre la COVID-19, à base de plantes, avait été homologué par Santé Canada en février 2022, mais l’Organisation mondiale de la santé l’avait écarté en mai 2022, à cause de la présence du cigarettier Philip Morris à titre d’actionnaire minoritaire de l’entreprise. Cette participation va à l’encontre d’une politique de l’agence onusienne adoptée en 2005.

Mitsubishi Chemical a donc déclaré jeudi qu’elle dissoudrait Medicago, car il n’est plus «viable» de continuer à investir dans la commercialisation des produits de développement de ce fabricant.

«Eux ont décidé qu’il y avait d’autres alternatives ou d’autres endroits stratégiques à focaliser. Ça ne veut pas dire que d’autres pharmaceutiques ne pourront pas avoir un intérêt, a indiqué vendredi matin le ministre Fitzgibbon aux journalistes, lors de son passage à Longueuil.

«Mais on va le voir dans les prochains mois, parce qu’évidemment, ce qui s’est passé avec l’annonce d’hier (jeudi), c’est que Mitsubishi a finalement mis en vente l’entreprise. Ils veulent sortir de l’opération, mais s’il y a un repreneur, c’est mieux pour eux autres.»

Le ministre a précisé vendredi que Mitsubishi Chemical avait informé le gouvernement québécois à la fin de décembre de son intention de dissoudre Medicago.

Ottawa aussi en «mode solution»

Le ministre fédéral de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a aussi déclaré jeudi aux journalistes que son gouvernement était en «mode solution».

«Notre premier ordre du jour est vraiment d’essayer de trouver un partenaire qui peut nous aider à préserver les emplois, à préserver la technologie et la propriété intellectuelle», a déclaré M. Champagne.

Le ministre a reconnu que la technologie des vaccins à ARNm pour lutter contre la COVID-19 est devenue dominante, car elle «semblait être la plus efficace». Mais le vaccin à base de plantes de Medicago était toujours «prometteur», a déclaré M. Champagne.

«Tout le monde a convenu que le vaccin à base de plantes pourrait très bien aider dans une future pandémie.»

Le gouvernement fédéral a investi 173 millions de dollars (M$) dans Medicago en 2020 pour soutenir le développement du vaccin Covifenz et aider Medicago à agrandir son usine de production à Québec.

En mai 2015, Québec et Ottawa avaient annoncé des prêts de 60M$ et de 8M$, respectivement, pour la construction d’un complexe dans la région de Québec pour abriter les activités de Medicago.

Le ministre Fitzgibbon a indiqué vendredi que le défi pour son gouvernement n’est pas tant d’obtenir le remboursement du prêt, mais plutôt de «sauver les emplois, sauver l’entreprise».