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Le Canada serait vulnérable au blanchiment d’argent

La Presse Canadienne|Publié le 29 mai 2020

Les «opérations bancaires clandestines» liées à la Chine seraient une menace pour le Canada.

Un officier supérieur de la police du Royaume−Uni spécialisé dans le blanchiment d’argent a déclaré que les «opérations bancaires clandestines» liées à la Chine étaient devenues une menace importante au Royaume−Uni et il croit que le Canada partage certaines des mêmes vulnérabilités.

Simon Lord, de la National Crime Agency, qui fait également partie d’un groupe de l’alliance «Five Eyes» dédié aux contrôles internationaux du blanchiment d’argent, a témoigné jeudi dans le cadre d’une enquête publique sur le blanchiment d’argent en Colombie−Britannique. 

Le blanchiment d’argent est semblable dans des pays comme le Canada et le Royaume−Uni parce qu’ils ont des cadres juridiques et économiques similaires, a−t−il déclaré. 

Les deux pays attirent des investissements légitimes parce qu’ils ont un système financier développé et des liens commerciaux dans le reste du monde, mais ces aspects attirent également et souvent «l’argent sale», selon lui. 

Toutefois, Simon Lord ne va pas jusqu’à dire que le Canada est plus vulnérable au blanchiment d’argent que d’autres grands pays occidentaux. 

Il a déclaré que, de manière générale, le Canada est «plutôt bien géré» en faisant référence à un examen effectué en 2016 par le Financial Action Task Force, une organisation internationale fondée pour lutter contre le blanchiment d’argent.

Mais cette organisation a constaté certaines lacunes dans la réglementation. 

Selon Simon Lord, il y a des liens entre les produits du crime au Royaume−Uni et la fuite de capitaux en Chine, a−t−il déclaré.

Les enquêteurs ont commencé à remarquer le problème au Royaume−Uni vers 2015 et Simon Lord a estimé qu’il représentait «des centaines de millions, voire des milliards» de livres sterling.

Certaines de ces arnaques, comme celles qui concernent l’immobilier, se produisent dans les grandes villes du monde, y compris Vancouver et Auckland (en Nouvelle−Zélande), a−t−il déclaré. 

Selon le modèle, les banquiers clandestins aident les riches citoyens chinois à sortir leur argent de la République populaire de Chine, qui limite les exportations annuelles de fonds par personne à 50 000 $US et restreint la façon dont ces fonds sont dépensés, en interdisant notamment d’acheter des propriétés, a−t−il déclaré.

Simon Lord a répété à plusieurs reprises que tous ceux qui utilisent un soi−disant «système de transfert de valeur informel» ne sont pas nécessairement criminels et il ne lie pas ce problème aux membres de la communauté chinoise du Royaume−Uni au sens large. Le transfert de plus de 50 000$ hors du pays ne serait pas non plus considéré comme un crime au Royaume−Uni, a−t−il noté.