Le Canada doit s’activer en matière d’énergie renouvelable
La Presse Canadienne|Publié le 26 octobre 2023M. Wilkinson a indiqué mercredi que l’agence avait précédemment prédit que la demande de pétrole et de gaz pourrait atteindre son pic d’ici à 2030. (Photo: La Presse Canadienne)
Le Canada doit agir plus rapidement dans le domaine des énergies renouvelables, car un nouveau rapport international prévoit que la demande de tous les combustibles fossiles atteindra un sommet dans sept ans, selon le ministre de l’Énergie, Jonathan Wilkinson.
Selon les perspectives annuelles publiées mardi par l’Agence internationale de l’énergie, même si aucune nouvelle politique liée au climat n’est mise en œuvre, celles qui existent déjà suffiront à faire culminer la demande de pétrole, de gaz et de charbon d’ici 2030.
D’après le rapport, les énergies renouvelables représenteront près de la moitié de l’approvisionnement mondial en électricité d’ici cette année−là. L’énergie solaire à elle seule représentera plus d’énergie que ce qui est actuellement produit par l’ensemble du système électrique américain.
M. Wilkinson a indiqué mercredi que l’agence avait précédemment prédit que la demande de pétrole et de gaz pourrait atteindre son pic d’ici à 2030.
Toutefois, ces prévisions dépendaient de scénarios dans lesquels la plupart des pays adoptaient des politiques plus strictes. C’est la première fois que l’agence prévoit un sommet en 2030, même si aucun pays ne bouge le petit doigt en matière d’action climatique.
Cela signifie qu’il ne fait aucun doute que les énergies renouvelables et les technologies propres sont les moteurs économiques de l’avenir, a-t-il déclaré.
«Ce que le Canada doit faire, c’est de se mettre au diapason», a affirmé M. Wilkinson en entrevue.
«Nous devons en fait redoubler d’efforts pour investir, pour construire cette économie qui créera des emplois et des opportunités économiques pour l’avenir, et cesser de regarder en arrière vers un scénario qui appartient au passé. Le monde bouge. Le rapport souligne que le monde bouge», a-t-il ajouté.
M. Wilkinson affirme que la Chine investit stratégiquement dans les technologies renouvelables depuis des années et qu’elle est désormais le plus grand fournisseur mondial de technologies propres, de véhicules électriques et de minéraux critiques.
Selon lui, l’industrie pétrolière et gazière canadienne doit agir aussi rapidement que possible pour décarboner ses opérations, car c’est la seule façon pour elle d’augmenter ou même de maintenir sa position alors que le marché commence à se contracter.
Les plus grands producteurs de sables bitumineux du Canada prévoient d’investir dans des technologies qui captent une partie de leurs émissions et les renvoient sous terre, mais ils ne sont pas du même avis que le gouvernement fédéral quant à la rapidité avec laquelle ils peuvent réduire leurs émissions.
Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, devrait bientôt publier les détails de son plan de plafonnement des émissions provenant de la production de pétrole et de gaz, dans le cadre de la stratégie visant à atteindre le prochain objectif du Canada en matière d’émissions de gaz à effet de serre en 2030.
La réglementation sur le plafonnement des émissions de pétrole et de gaz est attendue depuis longtemps, M. Guilbeault ayant initialement promis un projet de règlement au printemps. Il a récemment déclaré qu’il s’agissait d’une politique très complexe qu’aucun autre grand producteur de pétrole n’avait tentée.
La production de pétrole et de gaz représente plus d’un quart des émissions totales du Canada.
M. Guilbeault a déclaré mercredi que les prévisions de l’agence internationale étaient conformes à ce que la Régie de l’énergie du Canada avait laissé entendre.
Mia Rabson, La Presse Canadienne