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La viande artificielle se rapproche de nos assiettes

AFP|Publié le 17 novembre 2022

La viande artificielle se rapproche de nos assiettes

En pratique, Upside Foods a encore de nombreuses barrières à franchir, dont des inspections du ministère américain de l’Agriculture. (Photo: 123RF)

San Francisco — La start-up américaine Upside Foods, qui cultive des cellules animales pour produire de la viande sans tuer d’animaux, a reçu mercredi un feu vert pour ses méthodes de fabrication de la part de l’agence responsable de la sécurité alimentaire aux États-Unis (FDA).

«Nous avons lancé Upside dans un monde rempli de sceptiques et aujourd’hui nous marquons à nouveau l’histoire en devenant la première entreprise à recevoir cette lettre de la FDA pour de la viande cultivée» en laboratoire, s’est félicité Uma Valeti, le cofondateur et directeur général, cité dans un communiqué de la société californienne.

«C’est une étape majeure vers une nouvelle ère dans la production de viande et je suis enthousiaste à l’idée que les consommateurs américains puissent bientôt avoir la chance de manger une viande délicieuse produite directement à partir de cellules animales», a-t-il ajouté.

En pratique, Upside Foods a encore de nombreuses barrières à franchir, dont des inspections du ministère américain de l’Agriculture, avant de pouvoir vendre ses produits.

La FDA a évalué «avec attention» les données et informations fournies par l’entreprise sur ses méthodes et n’a «pas de questions supplémentaires à ce stade sur ses conclusions en termes de sécurité», a indiqué l’autorité dans son propre communiqué.

Mais «cette consultation ne constitue pas un processus d’approbation», précise l’agence.

Plusieurs start-up ambitionnent de produire et commercialiser de la viande dite «de laboratoire» ou artificielle, pour permettre aux humains de consommer des protéines animales avec un impact moindre sur l’environnement que celui de l’élevage intensif, et sans souffrance animale.

Ces produits se distinguent des substituts d’origine végétale, comme les «steaks» à base de soja et d’autres ingrédients qui imitent la texture et la saveur de la viande, mais ne contiennent pas de protéines animales.

La start-up Eat Just, un concurrent d’Upside Foods, est la première à avoir reçu l’autorisation de commercialiser de la viande artificielle, à Singapour, en 2020.

En mai dernier, elle a passé un accord avec un fabricant d’équipements pour développer des cuves géantes où elle espère produire de la viande de poulet et de bœuf à grande échelle.

En attendant de pouvoir servir aux humains de la viande de laboratoire — pour l’instant très compliquée et très coûteuse à produire — d’autres entreprises veulent conquérir le marché de la nourriture pour animaux de compagnie, a priori moins difficiles à satisfaire que leurs propriétaires.

Bond Pet Foods, une start-up du Colorado, crée ainsi des protéines animales à partir d’un processus de fermentation microbienne, en vue de nourrir des chiens sans tuer de vaches ou de poulets.