La main-d'oeuvre est le principal obstacle dans un contexte de plein emploi


Édition du 09 Septembre 2017

La main-d'oeuvre est le principal obstacle dans un contexte de plein emploi


Édition du 09 Septembre 2017

Les chômeurs et les chercheurs d'emploi seront sans doute les premiers surpris. Selon les résultats du sondage Léger-Les Affaires, le principal obstacle à la réalisation des ambitions des moyennes entreprises du Québec est la pénurie de main-d'oeuvre.

Pas moins de 65 % des quelque 300 répondants à ce sondage pan-québécois sur l'ambition ont défini le manque de main-d'oeuvre comme un obstacle à la réalisation de leurs projets d'entreprise. De toutes les réponses suggérées, c'est l'obstacle le plus répandu.

Après la main-d'oeuvre, sur l'échelle des obstacles aux ambitions des entrepreneurs, viennent le poids de la réglementation (54 %), la conjoncture économique (45 %) et la taille du marché québécois (36 %).

Plus fortement en région

La question de la pénurie de travailleurs est perçue comme un obstacle dans toutes les régions de la province, qui affiche actuellement un taux d'emploi record en plus de 40 ans. En juillet, selon la dernière analyse de l'Institut de la statistique du Québec, le taux de chômage s'établissait à seulement 5,8 % au Québec, comparativement à 6,3 % dans l'ensemble du Canada.

Ce problème semble ressenti plus fortement parmi les dirigeants d'entreprises de l'extérieur de la région de Montréal, souligne Sylvain Gauthier, vice-président de Léger. De fait, hors de la région métropolitaine de recensement (RMR), 8 répondants sur 10 (78 %) ont indiqué considérer le manque de main-d'oeuvre comme un obstacle à leurs ambitions, alors que cette réponse ne recueille que 65 % d'appuis lorsque l'ensemble des répondants - y compris ceux de Montréal - sont pris en compte.

Il faut dire que le chômage est plus élevé dans la région de Montréal qu'il ne l'est dans le reste de la province. À titre de comparaison, le taux de chômage de la RMR de Montréal s'établissait à 6,1 % en juillet (8 % à Montréal seulement), alors qu'il n'était en moyenne que de 5,8 % dans l'ensemble du Québec.

Le manque de main-d'oeuvre qualifiée frappe particulièrement l'industrie agricole, ainsi que celles de la transformation alimentaire, de la restauration et de l'hôtellerie, estime la Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI). «À défaut de pouvoir compter sur la disponibilité d'une main-d'oeuvre locale suffisante, et en attendant que le système d'immigration s'ajuste à cette réalité, les entreprises de ces secteurs devront continuer de se rabattre sur les programmes pour travailleurs étrangers temporaires», explique la vice-présidente principale de la FCEI, Martine Hébert.

Léger souligne par ailleurs que l'obstacle du manque de main-d'oeuvre s'exprime davantage parmi les répondants croyant que «le Québec n'est pas le meilleur endroit pour réaliser ses ambitions» (76 %) et parmi ceux qui, au contraire, jugent que «le moment est bon pour faire des affaires au Québec» (70 %).

Les syndicats n'inquiètent pas

Outre la réglementation, la conjoncture économique et la taille du marché québécois, la concurrence internationale (25 %) et le manque de financement (24 %) sont perçus comme faisant partie des principaux obstacles à la réalisation des ambitions.

Michel Leblanc, président et chef de la direction de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, doute que le manque de financement constitue un problème réel au Québec. «Le capital peut paraître frileux, mais il est présent», dit-il, citant au passage les gouvernements, le Fonds FTQ et la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui disposent tous d'enveloppes capables de soutenir financièrement les entreprises dans leurs projets.

«C'est vrai que le capital de croissance est moins présent que le capital de démarrage, reconnaît-il. Toutefois, dans l'ensemble, le financement n'est pas vraiment un problème pour les projets bien ficelés qui valent le coup.»

Pour contrer ces obstacles, en particulier ceux liés à la conjoncture, les chefs d'entreprise interviewés prônent la diversification de leur offre de service (17 %), l'écoute de leur clientèle et l'ajustement de leur offre en fonction des nouveaux besoins déterminés (13 %).

Contrairement à ce que la population générale serait portée à croire, seuls 16 % des répondants considèrent la faiblesse du dollar canadien par rapport à la devise américaine comme un obstacle. La plupart des observateurs de l'industrie jugent confortable l'écart observé entre la valeur de notre monnaie et celle de la monnaie de notre principal partenaire économique.

Et, bien qu'elles aient souvent été montrées du doigt, les lois du travail et la force du mouvement syndical au Québec arrivent loin derrière : seuls 1 % des dirigeants interviewés les décrivent comme des freins aux ambitions des entreprises.

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