Logo - Les Affaires
Logo - Les Affaires

La cadence annuelle des mises en chantier a accéléré en janvier

La Presse Canadienne|Publié le 11 février 2020

Le Québec a atteint son deuxième niveau le plus élevé dans la province depuis les années 1990.

La cadence des mises en chantier a accéléré en janvier par rapport au mois précédent, grâce à des gains en Ontario et au Québec, tandis que les mises en chantier ont diminué dans l’Ouest canadien, a indiqué lundi la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Le mois de janvier a vu le démarrage d’un taux annuel désaisonnalisé de 213 224 logements, en hausse de 8,8 % par rapport aux 195 892 mises en chantier de décembre, a précisé l’agence fédérale du logement. Parmi les mises en chantier du mois dernier, celles qui ont eu lieu dans les régions rurales ont été estimées à un taux annuel désaisonnalisé de 10 817 unités.

Les gains se sont concentrés dans les logements collectifs comme les appartements et les copropriétés, qui ont enregistré une augmentation de 13,2 % des mises en chantier, tandis que les mises en chantier de maisons individuelles ont reculé de 2,1 % pour s’établir à 55 100 unités.

Les économistes s’attendaient à un taux annualisé de 205 000 unités, selon les prévisions recueillies par la firme de données financières Refinitiv.

Les gains de l’activité de construction ont reflété les forces économiques régionales, mais des analystes ont souligné que les conditions météorologiques pouvaient avoir joué un rôle démesuré à cette période de l’année.

«Les conditions météorologiques plus douces que normalement dans le centre du Canada ont probablement stimulé la construction en Ontario et au Québec, tandis que les intempéries ont probablement fait ralentir l’activité en Colombie-Britannique et dans certaines parties de la région de l’Atlantique», a noté l’économiste Rishi Sondhi, de la Banque TD, dans une note.

«Cela dit, la belle surprise à la hausse dans la construction résidentielle témoigne également de facteurs fondamentaux favorables, notamment une forte augmentation des prix des logements, de faibles taux d’intérêt, une croissance démographique robuste, de faibles taux d’inoccupation locatifs sur des marchés clés et des programmes pour encourager la construction locative.»

Le Québec a connu un bond de 41 000 unités à 77 000 mises en chantier, atteignant ainsi le deuxième niveau le plus élevé de la province depuis les années 1990. En Ontario des gains de 12 400 unités ont été enregistrés, pour un niveau de 69 500 mises en chantier, que M. Sondhi a qualifié de «relativement faible». Dans l’ouest du pays, les mises en chantier en Alberta ont enregistré une baisse de 16 900 à 22 700 unités, et celles de la Colombie-Britannique ont chuté de 16 600 à 26 200 unités.

Mis à part les variations météorologiques, le marché a montré de solides bases qui pourraient convaincre la Banque du Canada d’attendre avant de procéder à une baisse de taux, a indiqué Jennifer Lee, économiste principale à la Banque de Montréal, dans une note.

«Une forte immigration et des taux encore bas continuent de soutenir le logement au Canada. Malgré la volatilité habituelle d’un mois à l’autre, les mises en chantier restent solides et pourraient expliquer en partie pourquoi la Banque du Canada hésite peut-être à baisser les taux.»

Selon la SCHL, la tendance à plus long terme semble stable, car la moyenne mobile sur six mois des taux annuels mensuels désaisonnalisés de mises en chantier a diminué pour s’établir à 210 915 en janvier, comparativement à 212 212 en décembre.

Par ailleurs, les données sur les permis de bâtir publiées lundi par Statistique Canada ont annoncé une activité de construction accrue pour les mois à venir, la valeur totale des permis de bâtir en décembre ayant augmenté de 7,4 % pour atteindre 8,7 milliards $ par rapport au mois précédent.

Les analystes s’attendaient à une augmentation de 2,3 % selon les prévisions recueillies par Refinitiv.

Les données montraient des tendances similaires à celles des mises en chantier, la valeur des permis de bâtir pour les logements multifamiliaux ayant grimpé de 15,9 % pour s’établir à 2,9 milliards $ au cours du mois, tandis que les permis pour des logements unifamiliaux ont diminué de 3,2 % pour s’établir à 2,2 milliards $.