La Banque Nationale ne prévoit pas faire d’importantes mises à pied en 2024

Publié le 01/12/2023 à 15:33

La Banque Nationale ne prévoit pas faire d’importantes mises à pied en 2024

Publié le 01/12/2023 à 15:33

Par La Presse Canadienne

En neuf mois, la taille des effectifs de l’institution financière au Canada a baissé de 313 employés, ou 1,6%, pour s’établir à 18 735 équivalents temps plein, en date de 31 octobre. (Photo: La Presse Canadienne)

Au moment où les annonces de mises à pied se multiplient dans le secteur bancaire canadien, la direction de la Banque Nationale semble croire que les démissions et les départs à la retraite seront suffisants pour éviter les mises à pied au cours des 12 prochains mois. 

En neuf mois, la taille des effectifs de l’institution financière au Canada a baissé de 313 employés, ou 1,6%, pour s’établir à 18 735 équivalents temps plein, en date de 31 octobre.

«Nous avons été proactifs en gérant nos dépenses au début de l’exercice 2023 (clos le 31 octobre dernier) et nous allons continuer en 2024», souligne la cheffe des finances, Marie Chantal Gingras, lors d’une conférence téléphonique, vendredi, visant à discuter des résultats du quatrième trimestre.

La banque, dont le siège social est à Montréal, ne prévoit pas inscrire une charge de restructurations au cours du prochain exercice, comme l’ont fait d’autres banques canadiennes en raison des indemnités de départ.

«Nous avons été très clairs : une charge, ce n’est pas quelque chose que nous envisageons, a répondu Mme Gingras. Maintenant que nous entamons l’exercice 2024, nous sommes toujours dans le même état d’esprit.»

Le marché de l’emploi dans le secteur bancaire canadien connaît des jours difficiles. Les annonces de mise à pied se multiplient.

La veille, la Banque TD a annoncé qu’elle mettrait à pied 3% de ses effectifs, ce qui représente près de 3100 employés. Le même jour, la CIBC a annoncé qu’elle inscrivait une charge de 114 millions $ à ses résultats pour tenir compte du fait qu’elle avait réduit ses effectifs de 5%, ou 2300 emplois, au cours de l’exercice.

En octobre, le Mouvement Desjardins avait annoncé l’abolition de «moins de» 400 employés à ses bureaux de Montréal et au siège social de Lévis. En juin, le Mouvement Desjardins a licencié 176 personnes à Montréal.

Le contexte économique reste un défi, prévient le grand patron de la Banque Nationale, Laurent Ferreira. «L’effet du resserrement de la politique monétaire commence à faire effet. Ça exerce une pression sur nos clients tandis que les consommateurs et les entreprises doivent s’ajuster au coût plus élevé d’emprunt.»

La banque a d’ailleurs mis plus d’argent de côté pour les prêts en souffrance. La dotation pour perte de crédit atteint 115 millions de dollars (M$), comparativement à 87 M$ à la même période l’an dernier.

Le chef de la gestion des risques, William Bonnell, a réitéré que le Québec se trouvait dans une bonne posture. «Au Québec, le prix des maisons est plus bas, l’endettement des ménages est plus bas et il y a plus de ménages à deux revenus.»

 

Des résultats supérieurs aux attentes 

Malgré un contexte difficile, la Banque Nationale a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes des analystes avec une progression de 4% de son bénéfice net pour atteindre 768 M$. Le bénéfice net ajusté dilué par action est de 2,44 $.

Avant la publication des résultats, les analystes anticipaient un bénéfice par action de 2,26 $, selon la firme de données financières Refinitiv.

L’analyste Meny Grauman, de Banque Scotia, attribue l’écart à la division des marchés financiers. «Banque Nationale a démontré qu’elle peut livrer des résultats forts avec constance dans ce secteur d’activités, mais nous croyons que des changements aux règles fiscales sur les déductions de dividende vont avoir un plus grand impact sur la Banque Nationale que sur ses pairs.»

Pour sa part, la Banque Nationale anticipe toujours que la division des Marchés financiers poursuivra sa croissance au cours de l’exercice 2024, affirme le premier vice−président à la direction des Marchés financiers, Étienne Dubuc. «Nous voyons beaucoup d’occasions pour les marchés mondiaux en 2024.»

L’institution a annoncé qu’elle augmentait son dividende trimestriel de 4 cents à 1,06 $. Elle a aussi lancé un nouveau programme de rachat d’actions visant un maximum de 2% de ses titres en circulation.

L’action de la Banque Nationale gagne 4,42 $, ou 4,92%, à 94,34 $ à la Bourse de Toronto en après−midi. 

Stéphane Rolland, La Presse Canadienne

 

 

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