La Banque du Canada hausse son taux directeur de 50 points de base

Publié le 07/12/2022 à 10:20, mis à jour le 07/12/2022 à 18:19

La Banque du Canada hausse son taux directeur de 50 points de base

Publié le 07/12/2022 à 10:20, mis à jour le 07/12/2022 à 18:19

Par La Presse Canadienne

(Photo: La Presse Canadienne)

Ottawa — La Banque du Canada a atteint un tournant, mercredi, lorsqu’elle a annoncé une augmentation d’un demi-point de pourcentage de son taux d’intérêt directeur, tout en signalant qu’elle pourrait être prête à suspendre son cycle dynamique de hausse des taux.

La banque centrale a relevé son taux directeur à 4,25% — son plus haut niveau depuis janvier 2008 — et a indiqué que ses futures décisions de politique monétaire dépendraient de certaines données, un changement majeur par rapport aux autres annonces de cette année, dans lesquelles elle affirmait toujours clairement que d’autres hausses de taux seraient nécessaires.

Depuis mars, la banque centrale a haussé son taux directeur sept fois de suite dans le but de faire ralentir l’inflation et l’activité économique.

«À l’avenir, le conseil de direction évaluera s’il est nécessaire de relever encore le taux directeur pour ramener l’offre et la demande en équilibre et l’inflation à la cible», a affirmé la Banque du Canada dans un communiqué.

Dans une note à ses clients, l’économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, a fait valoir que «la Banque du Canada avait donné un carton jaune à son équipe de hausse des taux».

Dans son communiqué de presse, la Banque du Canada a affirmé qu’il y avait «plus de signes» montrant que des taux d’intérêt plus élevés freinaient la demande dans l’économie.

«La consommation s’est modérée au troisième trimestre, et l’activité sur le marché du logement ralentit encore», a déclaré la banque centrale.

La banque a ajouté que les données économiques publiées depuis sa décision d’octobre sur les taux d’intérêt étayaient ses prévisions selon lesquelles la croissance stagnerait jusqu’à la fin de l’année et au premier semestre de 2023.

En même temps, elle a souligné que l’inflation restait trop élevée et que les attentes d’inflation à court terme demeuraient élevées.

En octobre, l’inflation annuelle était de 6,9%, largement supérieure à la cible de 2,0% de la Banque du Canada. Cependant, des économistes ont noté que l’inflation annualisée sur trois mois avait reculé à moins de 4,0%, ce qui suggère que l’inflation va dans la bonne direction.

Statistique Canada publiera son rapport sur l’indice des prix à la consommation pour le mois de novembre le 21 décembre, ce qui permettra d’obtenir plus d’informations sur l’évolution de l’inflation.

Les prévisionnistes étaient divisés quant à savoir si la Banque du Canada opterait pour une hausse de taux d’un quart ou d’un demi-point de pourcentage avant la décision de mercredi. Les observateurs du marché ne savaient pas non plus si la banque centrale continuerait à augmenter les taux d’intérêt au cours de la nouvelle année.

Un compromis?

Stephen Williamson, professeur d’économie à l’Université Western, a souligné que même si la hausse des taux avait été plus importante que certains ne l’avaient prévu, le fait que la banque signale maintenant qu’elle se tourne vers des décisions dépendantes des données pourrait être une sorte de compromis.

Au lieu de relever son taux directeur d’un quart de point de pourcentage maintenant et une fois de plus en janvier, la Banque du Canada a opté pour une hausse plus importante des taux et un changement de langage, a-t-il observé.

«Si vous pensiez à ce qui pourrait se passer au sein du conseil de direction, ceci est peut-être un moyen de faire un compromis», a estimé M. Williamson.

Selon lui, la Banque du Canada tentait de déterminer le bon moment pour arrêter de relever les taux, ce qui est difficile en raison du délai entre les hausses de taux et leurs effets sur l’économie.

«La question est, en quelque sorte, de savoir quand s’arrêter, et c’est très délicat», a-t-il fait valoir.

Les économistes calculent généralement qu’il faut de 12 à 18 mois pour que les hausses de taux d’intérêt se répercutent sur l’économie. Les hausses de taux frappent d’abord les secteurs de l’économie les plus sensibles aux taux, puis commencent à affecter les secteurs plus largement.

La Banque du Canada et d’autres prévisionnistes s’attendent à ce que les hausses de taux dynamiques de cette année ralentissent considérablement la croissance économique. Dans son dernier rapport sur la politique monétaire, la Banque du Canada a prévenu que l’économie pourrait connaître quelques trimestres de croissance légèrement négative.

Desjardins prévoit que l’économie canadienne entrera en récession en 2023, mais que celle-ci sera de courte durée et peu importante.

«Nous pensons que nous verrons des contractions de l’économie globale l’année prochaine, au cours de ces deux premiers trimestres», a affirmé l’économiste Marc Desormeaux, de Desjardins.

La Banque CIBC s’attend désormais à ce que la Banque du Canada suspende ses hausses de taux, mais qu’elle maintienne son taux directeur élevé à 4,25% jusqu’en 2024.

«Alors que le cycle de resserrement a probablement atteint son zénith, nous aurons besoin que la douleur de ces taux plus élevés persiste pendant un certain temps pour freiner la croissance économique et ainsi calmer l’inflation», a estimé M. Shenfeld.

La Banque du Canada annoncera sa prochaine décision sur les taux d’intérêt le 25 janvier.

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