BERLIN - C'est la première impression qui compte, dit l'adage, et Ecologic nous en a fait une très forte. Les longs couloirs du bâtiment où siège ce laboratoire d'idées spécialisé en recherche et en analyse environnementale ne sont éclairés que par la lumière du jour, pour économiser l'énergie.
Cette visite des locaux d'Ecologic devait donner le ton à notre séjour en Allemagne. Il s'agissait d'un exposé technique pour comprendre comment ce pays est devenu un leader en matière de lutte aux changements climatiques. Le premier conférencier, le directeur d'Ecologic, Andreas Kraemer, possèdait une connaissance approfondie des enjeux liés aux changements climatiques : politiques publiques dans le monde, rôle des entreprises, effets sur l'environnement et sur l'économie...
Une telle expertise n'a rien d'exceptionnelle dans ce pays où le souci de l'environnement fait partie de la culture. Par exemple, l'Institut Potsdam effectue de la recherche de pointe en environnement, le constructeur BMW compte commercialiser des véhicules roulant à l'hydrogène d'ici 2020, et les Allemands acceptent de payer leur énergie plus cher pour qu'elle soit durable.
Bien sûr, tout n'est pas parfait dans la verte Allemagne. Le pays compte encore des entreprises qui refusent de fournir leur effort et des citoyens qui gaspillent l'énergie allégrement. De plus, la part des énergies propres dans la production totale d'électricité, 15 %, paraît bien faible en comparaison des 97 % obtenus au Québec grâce à l'hydroélectricité.
Malgré tout, sa stratégie globale pourrait inspirer le Canada et les États-Unis, deux pays énergivores. Une statistique est éloquente : de 1990 à 2005, les émissions de gaz à effet de serre du Canada et des États-Unis ont bondi respectivement de 25,3 et 16,3 %, tandis que celles de l'Allemagne ont chuté de 18,4 %, selon l'ONU.
Enfin, l'une des grandes forces des Allemands réside dans leur conviction qu'il n'y a pas d'opposition entre économie et environnement. L'administration Obama commence à tenir ce discours. Au Canada, nous attendons toujours...
