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Jour 23: Legault hanté par le tunnel Québec-Lévis

La Presse Canadienne|Publié le 19 septembre 2022

Jour 23: Legault hanté par le tunnel Québec-Lévis

Paul St-Pierre Plamondon, tiendra un point de presse à Sept-Îles. (Photo: La Presse Canadienne)

Québec — Le projet de construction d’un tunnel sous le fleuve Saint-Laurent entre Québec et Lévis est devenu un enjeu électoral de premier plan et continue jour après jour de hanter le premier ministre sortant et chef de la Coalition avenir Québec (CAQ), François Legault.

En ce 23e jour de campagne électorale, M. Legault a encore une fois dû, lundi, à Longueuil, justifier sa décision controversée d’aller de l’avant dans ce dossier, coûte que coûte, et sa façon de procéder pour mener à bien ce projet de plusieurs milliards de dollars de fonds publics, sans aucune étude pour l’appuyer.

Il a admis lundi en point de presse que cette décision de construire un tunnel entre les deux rives était de nature politique, sans égard aux conclusions, positives ou négatives, d’éventuelles études menées à ce sujet.

Depuis plusieurs semaines, M. Legault dit que le besoin d’une autre liaison dans la région de la Capitale est une évidence et qu’il est convaincu que les études à venir la valideront.

En matinée, à Québec, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), Éric Duhaime, a poursuivi sa croisade pour obtenir les documents sur lesquels le gouvernement caquiste s’est appuyé dans sa réflexion concernant la construction de ce tunnel.

Il a une fois de plus exhorté le premier ministre sortant et chef de la CAQ, François Legault, à rendre publiques toutes les études liées au projet avant le scrutin du 3 octobre. M. Duhaime a également déposé une demande d’accès à l’information au ministère des Transports en exigeant une réponse urgente malgré les longs délais associés à une telle requête.

Le chef du PCQ accuse François Legault d’«abus de pouvoir», d’agir en «irresponsable» et de «rire du monde» dans le dossier du tunnel Québec-Lévis.

Depuis son élection en 2018, le gouvernement Legault s’est engagé à construire un lien autoroutier sous le fleuve Saint-Laurent. Il a défini et redéfini le tracé, d’abord à l’est près de l’Île d’Orléans, puis de centre-ville à centre-ville, avant de revoir la taille de l’infrastructure, qui comptait au départ six voies, puis quatre. Enfin, il a mis sur pied un bureau de projet et effectué des forages, le tout sans jamais s’appuyer sur une seule étude indépendante venue justifier la pertinence d’un tel investissement estimé à quelque 6,5 milliards de dollars (G$).

Au cours des derniers jours, on a assisté à différentes versions des études menées sur ce projet. Vendredi, M. Legault a admis qu’il n’y avait en fait aucune étude en cours sur le projet actuel, ajoutant espérer en avoir une d’ici un an. Les autres études effectuées avaient été commandées par le gouvernement précédent, a-t-il expliqué, et portaient sur d’autres scénarios. Antérieurement, il avait plutôt dit que des études avaient bel et bien été faites sur le projet en cours, mais qu’elles devaient être mises à jour, d’où son refus de les publier. Il faisait valoir que la croissance du télétravail rendait ces études désuètes.

QS veut éviter le gaspillage

D’autres enjeux ont retenu l’attention des leaders politiques lundi.

Québec solidaire veut réduire le gaspillage alimentaire de 50% d’ici 2030 en interdisant aux grandes entreprises de jeter les invendus comestibles.

Si le parti de gauche est porté au pouvoir, un projet de loi en ce sens serait déposé pour forcer les entreprises du milieu de l’alimentation à rediriger la nourriture invendue vers des organismes pouvant en faire la redistribution ou la revalorisation.

Cette mesure viserait les entreprises dont le chiffre d’affaires atteint 100 millions de dollars (M$) ainsi que les institutions publiques.

Le porte-parole du parti, Gabriel Nadeau-Dubois, s’est par ailleurs de nouveau retrouvé à défendre les initiatives menées par Québec solidaire (QS) pour encourager le changement d’adresse auprès des jeunes sur les campus, au lendemain d’un message de sa candidate dans Rimouski.

La CAQ et l’immigration

Le chef de la CAQ a contesté les seuils élevés visés par QS en immigration, estimant qu’il était vain d’épiloguer sur les niveaux acceptables.

Il a dit ne pas croire que le Québec est capable d’intégrer 80 000 immigrants par an en français, comme l’a plaidé son adversaire solidaire.

M. Legault a formulé ces déclarations dans le cadre d’un engagement de financer à hauteur de 40M$ des chaires de recherche sur le Québec. À ses yeux, l’immigration pourrait ainsi être un des champs d’études de ces chaires.

Le PQ vise les pétrolières

Selon le chef du Parti québécois, Paul St-Pierre Plamondon, qui faisait campagne sur la Côte-Nord, l’aide du gouvernement pour combattre l’inflation a abouti «dans les poches des pétrolières», avec la hausse du prix de l’essence.

En réaction, le PQ propose d’imposer une taxe de 25% sur les «surprofits» des pétrolières. De passage à Sept-Îles, M. St-Pierre Plamondon a expliqué que les dix plus grandes pétrolières avaient encaissé, entre octobre 2021 et mars 2022, des profits supérieurs de 10,8G$ à leur meilleure performance sur six mois depuis dix ans.

Après avoir ajusté ces chiffres au poids du Québec, le PQ estime pouvoir encaisser un milliard de dollars grâce à cette taxe.

Anglade est là pour rester

Dans le camp libéral, la cheffe Dominique Anglade a insisté sur le fait qu’elle est là pour rester et qu’elle n’a aucune intention de céder sa place, même si les résultats du scrutin sont défavorables au PLQ.

Avec deux autres semaines de campagne devant elle et un autre débat télévisé, Mme Anglade dit être optimiste de conquérir une partie de l’électorat «qui se questionne». Elle a soutenu que sous sa gouverne, le Parti libéral du Québec se situe au centre gauche du spectre politique.

Climat Québec

La cheffe de Climat Québec, Martine Ouellet, qui a réussi à recruter 54 candidats, a dit vouloir faire de l’enjeu climatique celui à travers lequel tous les autres doivent être évalués. Elle estime que les autres partis sont dans le «déni climatique».