Interrogé à ce sujet, le ministre a assuré qu’il ne s’est «pas senti menacé», même s’il n’y avait pas de garde du corps.(Photo: La Presse Canadienne)
Un autre incident impliquant un ministre fédéral est survenu, vendredi midi, alors que le ministre du Patrimoine, Pablo Rodriguez, a été interpellé en pleine conférence de presse à Montréal par un homme qui tenait des propos sur le risque d’une guerre nucléaire et d’une troisième guerre mondiale.
L’homme a interrompu le ministre, qui venait de commencer son allocution sur une aide financière au milieu culturel.
Il s’est alors levé pour demander en anglais au ministre ce qu’il pensait du risque d’une guerre nucléaire, de la Russie, de l’Ukraine et du risque d’une troisième guerre mondiale.
Il a poursuivi en parlant des soldats sur le terrain et de la guerre. Voyant que le ministre tentait de poursuivre son allocution sans se préoccuper de lui, il a lancé une ou deux des mêmes phrases en français.
Un employé sur place a tenté de pousser l’homme calmement vers la sortie, mais il résistait, en continuant de crier son propos sur la guerre. D’autres personnes ont dû s’y mettre pour que l’homme finisse par être escorté à l’extérieur du cabaret-restaurant où avait lieu la conférence de presse.
«Pas senti menacé»
Le ministre Rodriguez a continué à prononcer son allocution, tant bien que mal, mais visiblement déconcentré par l’incident.
Interrogé à ce sujet, le ministre a assuré: «je ne me suis pas senti menacé», même s’il n’y avait pas de garde du corps. Il a même blagué avec le fait que c’est son attachée de presse qui est parvenue à faire sortir l’homme. «Elle est forte mon attachée de presse.»
«C’est un équilibre qu’on cherche. Moi, je suis proche des gens, j’aime le monde, j’aime ça. Je ne suis pas sûr que ça me tente d’avoir quelqu’un à côté de moi qui serait comme une barrière. Donc, je suis à l’aise comme ça. J’ai besoin de cette liberté-là. J’ai besoin de cette proximité-là avec les gens. Mais oui, la question se pose, parce que l’on voit de plus en plus d’actes qui sont de moins en moins isolés, en fait. Donc, la question se pose, mais je n’ai pas de réponse pour vous, pour l’instant», a conclu le ministre Rodriguez.
Il a ensuite fait lui-même le lien avec un projet de loi qu’il est en train d’élaborer sur «ce qui est véhiculé aussi dans les médias sociaux».
«Ça m’amène à vous parler d’un projet de loi sur lequel je travaille actuellement pour contrer la désinformation, la haine en ligne, parce que la haine en ligne, elle ne reste pas en ligne, elle s’auto-alimente en ligne et elle descend dans nos rues», a affirmé le ministre du Patrimoine.
«J’en appelle aux plateformes, aux géants du web, à collaborer avec nous, de faire en sorte que le milieu dans lequel on évolue sur internet soit plus sécuritaire.» Il a noté que son projet de loi à ce sujet «s’en vient bientôt».
À la fin d’août, la vice-première ministre Chrystia Freeland avait été victime d’un homme qui s’était approché d’elle pour lui lancer des jurons et des insultes, en Alberta.