Quantis aide les entreprises à mesurer et à diminuer l'empreinte environnementale de leurs produits ou services.
" Cet outil intègre les plus récents développements en matière d'analyse du cycle de vie (ACV), et il s'adresse tant à la PME qu'à la grande entreprise ", résume Édouard Clément, cofondateur et vice-président, opérations, de Quantis. L'utilisateur peut faire ses propres bilans, suivre sa performance sur une échelle temporelle, examiner différents scénarios et effectuer des analyses coûts-avantages. C'est d'ailleurs ce qu'a fait Pratt & Whitney qui s'en est servi pour préparer son écobilan et définir les points à améliorer.
Le logiciel Quantis SUITE 2.0, mis au point par Quantis - une entreprise issue du Centre interuniversitaire de recherche sur le cycle de vie des produits, procédés et services (CIRAIG) et de l'École Polytechnique de Lausanne -, intègre des bases de données, comme Ecoinvent et Bilan Carbone, et des normes en vigueur dans différents pays.
Le bilan écologique du litre de lait, sur lequel travaille Quantis, expose bien la complémentarité des enjeux sociaux, économiques et environnementaux liés à un produit.
" Après avoir pris une photographie de l'industrie laitière, on détermine les occasions d'amélioration, explique M. Clément. Le cycle de vie du litre de lait commence au moment de la fabrication des fertilisants et des pesticides servant à l'agriculture. On examine les cultures nourrissant les vaches, l'énergie utilisée pour la collecte du lait et le transport vers sa destination finale. "
Il est aussi possible de comparer l'efficacité énergétique de l'élevage selon qu'il se fait à l'intérieur ou à l'extérieur, les endroits d'où provient la nourriture des bêtes, les distances entre les fermes et leurs partenaires d'affaires. Sur le plan social, on examine qui sont les parties prenantes, les agriculteurs, les fournisseurs, les clients, les paliers gouvernementaux qui, tous, ont des attentes différentes par rapport à l'agriculture.
Production de masse
Des entreprises comme le fabricant d'outils Garant se servent de l'ACV pour augmenter l'efficacité de leurs procédés. Elle permet d'intervenir sur les étapes du cycle du produit que l'entreprise a le pouvoir de changer, notamment l'approvisionnement, la conception et la production.
" L'écoconception est un atout pour une entreprise innovante qui cherche à se démarquer de ses concurrents, estime Daniel Normandin, pdg et cofondateur de Quantis. Plusieurs entreprises, dont Gildan et Rio Tinto Alcan, ont réalisé des bilans écologiques de leurs produits. Mais l'écoconception gagne aussi en popularité en raison du coût élevé des matières premières. " La tendance vise à utiliser moins de matières pour concevoir des produits et à en récupérer une partie en fin de vie pour fabriquer de nouveaux produits. "
Outil de communication
L'ACV sert également à sensibiliser; c'est le cas pour RONA, devenu le leader en développement durable de son secteur. En 2008, ses magasins offraient les premiers produits écoresponsables et la gamme RONA ÉCO.
" L'ACV est présente dans toutes nos initiatives, politiques et programmes environnementaux, explique Normand Dumont, premier vice-président, commercialisation, de RONA. Nous nous sommes associés au groupe de chercheurs universitaires pour donner une crédibilité et une base scientifique à notre démarche. "
C'est ainsi que des centaines de produits ont été scrutés à la loupe par les chercheurs du CIRAIG et comportent désormais de l'information sur leur empreinte écologique. " Notre guide de produits est devenu un outil d'aide au consommateur qui lui permet de faire des choix éclairés et responsables ", dit M. Dumont.
Wal-Mart souhaite mettre au point un système d'étiquetage pour tous ses produits, qui indiquera leur bilan en carbone et en eau.
