Fret maritime: retour à la normale après deux années exceptionnelles

Publié le 05/12/2022 à 09:10

Fret maritime: retour à la normale après deux années exceptionnelles

Publié le 05/12/2022 à 09:10

Par AFP

En 2021, le français CMA CGM, troisième transporteur mondial, a multiplié son résultat net par dix pour atteindre l’impressionnante somme de 17,9 milliards de $US.(Photo: 123RF)

Paris — L’heure est au retour à la normale pour le transport maritime, dont la santé se calque sur la consommation mondiale: les taux de fret, qui avaient explosé pendant la crise du Covid, retrouvent désormais des niveaux approchant ceux de 2019. 

Après une envolée qui a vu le prix du conteneur de 40 pieds passer de 1 500 $US en juin 2020 à plus de 11 000 $US en septembre 2021, selon le Freightos Baltic Index, les taux de fret n’ont cessé de chuter depuis mars 2022. Début décembre, le conteneur n’était plus qu’à 2 500 $US.

Les tarifs du transport maritime «sont liés à l’offre et la demande» et suivent «les cycles de l’économie mondiale», explique à l’AFP Arthur Barillas, directeur général du commissionnaire de transport Ovrsea (majoritairement détenu par le groupe Bolloré).

En 2020, la crise sanitaire a vu le pouvoir d’achat des populations confinées se déporter vers les biens de consommation, entraînant une explosion du cybercommerce. À cela se sont ajoutées des aides à la consommation mises en place par les États. Les compagnies maritimes ont eu du mal à répondre à cette hausse brutale de la demande, d’où une envolée des prix du fret.

Les transporteurs maritimes ont de ce fait engrangé des bénéfices record. En 2021, le français CMA CGM, troisième transporteur mondial, a multiplié son résultat net par dix pour atteindre l’impressionnante somme de 17,9 milliards de $US. Le danois Maersk, deuxième transporteur mondial, l’a de son côté multiplié par six.

 

«Incertitude très forte»

Mais le phénomène inflationniste entamé mi-2021, couplé à une normalisation de la consommation et suivi par le début de la guerre en Ukraine, a considérablement infléchi la courbe.

«Nous observons actuellement une baisse de la demande qui conduit à une normalisation des échanges économiques internationaux et une baisse significative des taux de fret», commentait fin novembre Rodolphe Saadé, PDG de CMA CGM, dans un communiqué sur les résultats du groupe au troisième trimestre.

Cette baisse brutale des prix du fret «a pris tout le monde de court», explique Arthur Barillas. 

Conséquence, selon lui: «Les entreprises se retrouvent avec beaucoup de stock», alors que la demande en biens de consommation devrait «chuter de 6%» en 2023.

Maersk a ainsi vu son tonnage transporté au 3e trimestre 2022 baisser de 7,6% par rapport au trimestre précédent.

Dans le même temps, les compagnies maritimes, qui ont lancé des commandes de navires au plus fort de la crise sanitaire, «vont voir la capacité de leurs flottes grimper de 4%», analyse-t-il.

Plus de bateaux pour moins de marchandises à transporter: telle va être l’équation à résoudre pour les transporteurs, également confrontés à la flambée des prix de l’énergie. CMA CGM a dépensé en énergie 822 millions de $US supplémentaires sur le 3e trimestre, par rapport à l’année dernière.

Aussi, «l’incertitude est très forte» pour l’année prochaine, même si certains signaux positifs tels que «l’inflation qui se calme» font sentir «une légère brise d’optimisme» qui pourrait rendre 2023 «moins compliquée que prévue», explique Arthur Barillas.

«Le premier trimestre sera le baromètre de l’année à venir», hasarde-t-il.

 

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