Fin des témoignages sur la fusion de 26 G$ entre Rogers et Shaw
La Presse Canadienne|Publié le 02 Décembre 2022Rogers espère pouvoir confirmer la transaction avant la fin de l’année ou au plus tard avant le 31 janvier 2023. (Photo: La Presse Canadienne)
Ottawa — Le Bureau de la concurrence du Canada a entendu les derniers témoins des audiences portant sur la proposition de 26 milliards de dollars de Rogers Communications pour faire l’acquisition de son concurrent Shaw Communications.
L’entente conclue en 2021 a été accueillie avec inquiétude, poussant même le Bureau de la concurrence à bloquer la transaction en mai dernier par crainte d’une trop grande concentration du marché.
Jeudi, les témoins entendus ont mis l’accent sur les possibilités de gains d’efficacité qu’offre la fusion, en plus d’avantages en matières fiscales.
Au cours des quatre dernières semaines, le juge Paul Crampton, qui préside les audiences, tout comme ses collègues du panel de juges et le public ont entendu une longue série de témoins, dont le PDG de Shaw, Bradley Shaw, le PDG de Quebecor, Pierre Karl Péladeau, la vice-présidente financière de Rogers, Marisa Fabiano, des économistes, des comptables, ainsi que des représentants de Bell, Telus et Freedom.
Tout au long des audiences, le Bureau de la concurrence a soutenu que la fusion nuirait à la compétition dans le marché des télécommunications au Canada, créant ainsi une pression à la hausse sur les prix et menant à de moins bons services pour les consommateurs.
En parallèle, Rogers et Shaw ont continué d’insister sur le fait que la transaction, qui inclut une proposition de céder à Videotron le service de téléphonie Freedom Mobile, propriété de Shaw, sera bénéfique pour les consommateurs.
Shaw a également révélé qu’elle avait besoin de cette fusion parce qu’elle ne voit pas comment elle peut aller de l’avant seule dans le marché actuel.
Le tribunal entendra les arguments des parties les 13 et 14 décembre, mais on ne sait pas à quel moment la décision sera rendue.
Le Bureau de la concurrence est l’une des trois agences réglementaires devant approuver la transaction afin de la rendre effective. Le CRTC ainsi que le ministère de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie.
Rogers espère pouvoir confirmer la transaction avant la fin de l’année ou au plus tard avant le 31 janvier 2023.
Les audiences ont démontré «à quel point les dés sont pipés contre les Canadiens» et comment «les riches dirigeants vont devenir encore plus riches» si l’entente se concrétise, a commenté par voie de communiqué le président et fondateur de Globalive Capital, Anthony Lacavera.
Plus tôt cette année, Globalive a offert d’acheter les actifs de Freedom Mobile. Anthony Lacavera est le fondateur de Wind Mobile qui a conquis le marché jusqu’à devenir le quatrième plus gros joueur du marché de la téléphonie cellulaire avant d’être racheté par Shaw en 2016 et d’être renommé Freedom Mobile.
Anthony Lacavera s’est longuement battu contre la vente de Freedom à Videotron et il a réitéré jeudi que l’offre de Globalive pour acquérir Freedom est toujours valide.