Les grandes entreprises sont la principale cause de ralentissement de la création des emplois privés, selon l'étude. (Photo: Getty Images)
Washington — Les créations d’emplois du secteur privé aux États-Unis ont continué à ralentir au mois de septembre, à 89 000 nouveaux emplois créés, soit près de la moitié moins qu’en août et très en dessous des attentes, selon l’enquête mensuelle ADP/Stanford Lab publiée mercredi.
Il s’agit du plus faible rythme de croissance observé depuis janvier 2021 et il marque une «accentuation du ralentissement», qui s’accompagne d’un «déclin marqué du rythme de croissance des salaires sur les douze derniers mois», selon la cheffe économiste d’ADP Nela Richardson, citée dans le communiqué.
Les analystes avaient bien anticipé une baisse du rythme des créations d’emplois, mais moins marquée, en anticipant plutôt 150.000, selon le consensus publié par briefing.com.
Les chiffres du mois d’août ont en revanche été légèrement révisés en hausse, avec 180 000 créations d’emplois privés contre 177,00 annoncés initialement.
Signe de la détente du marché du travail, la hausse des salaires est restée stable en septembre, selon les données de l’étude, à 5,9% sur un an pour les salariés qui ont conservé leur emploi, soit le niveau déjà observé en août, égalant ainsi la plus faible croissance observée depuis octobre 2021.
Pour les salariés qui ont changé d’emploi, la hausse est désormais de 9% sur un an, en recul par rapport au mois précédent (9,5%).
«Dans l’ensemble, la croissance des créations d’emplois reste positive, mais le rythme devrait continuer à ralentir du fait de l’effet différé et cumulatif de la politique monétaire», a estimé dans une note la cheffe économiste de HFE, Rubeela Farooqi.
Son homologue de Pantheon Macroeconomics, Ian Shepherdson, a pour sa part estimé que les créations totales d’emplois pour le mois de septembre, en y intégrant les emplois publics, devraient être de 175 000, maintenant ainsi ses prévisions.
Les grandes entreprises sont la principale cause de ralentissement de la création des emplois privés, puisqu’elles en ont supprimé 83 000, «effaçant les gains réalisant en août», souligne l’étude.
Le pays est confronté depuis la reprise post-COVID à une pénurie de main-d’œuvre dans un certain nombre de secteurs qui a conduit à une forte hausse des salaires, avec le risque de voir ces derniers alimenter l’inflation.
Mais ces derniers mois, la détente est largement observée, même si le rythme de création reste positif et le chômage historiquement faible, à 3,8% au mois d’août.
Les données pour septembre seront publiées vendredi et sont attendues quasi stables, ou en légère baisse.
Abonnez-vous gratuitement aux infolettres de Les Affaires et suivez l’actualité économique et financière au Québec et à l’international, directement livrée dans votre boîte courriel.
Avec nos trois infolettres quotidiennes, envoyées le matin, le midi et le soir, restez au fait des soubresauts de la Bourse, des nouvelles du jour et retrouvez les billets d’opinion de nos experts invités qui soulèvent les enjeux qui préoccupent la communauté des affaires.