Entreprendre sur les bancs d’école


Édition du 07 Septembre 2022

Entreprendre sur les bancs d’école


Édition du 07 Septembre 2022

Plusieurs succès entrepreneuriaux commencent sur les bancs d’école. (Photo: 123RF)

ENTREPRENEURIAT. Plusieurs succès entrepreneuriaux commencent sur les bancs d’école. C’est d’ailleurs pourquoi les universités sont nombreuses à se doter d’accélérateurs ou d’incubateurs d’innovation pour maximiser les retombées des idées de ceux qu’elles forment, surtout dans les secteurs à la fine pointe de la technologie. 

Les trois fondateurs d’Hydrolux, une start-up qui ambitionne de décarboner l’industrie du transport lourd grâce à l’hydrogène vert, se connaissent depuis l’école secondaire. S’ils ont pris des chemins différents à l’université, leurs routes se croisent à nouveau dans l’aventure entrepreneuriale. 

L’innovation développée par deux diplômés en génie mécanique et un gradué en finances ne réside pas tant dans le procédé d’électrolyse de l’eau qui permet de produire l’hydrogène, mais bien dans l’optimisation de la puissance électrique.

« Le système d’optimisation consiste en deux modules d’intelligence artificielle, explique Friedrich Dehem-Lemelin, PDG d’Hydrolux. D’un côté, c’est de la prévision de la demande des camions. Avec nos équipements, on est capables de produire plus ou moins d’hydrogène d’une manière très rapide. De l’autre, c’est la prédiction de la disponibilité électrique, soit quand Hydro-Québec va avoir une pointe de puissance et nous demander de réduire notre consommation. »

Leur Projet 117, annoncé début juillet, consiste à déployer deux stations de ravitaillement en hydrogène vert à Saint-Jérôme et à Val-d’Or. Il doit permettre aux poids lourds de rallier la grande région de Montréal à l’Abitibi-Témiscamingue sans avoir recours aux énergies fossiles. Ainsi que de recueillir les données nécessaires à l’amélioration de la solution technologique d’Hydrolux.

Friedrich Dehem-Lemelin fait valoir que la réalisation d’un tel projet n’aurait pas été possible sans l’apport des incubateurs universitaires des alma mater des trois fondateurs.

« Après le Centech, on est allés dans d’autres incubateurs ; un passage à Concordia et ensuite le X-1 Accelerator de McGill. En fait, on a profité des accélérateurs de nos universités respectives et on a beaucoup appris, parce que chacun a une manière différente de voir les choses », explique le diplômé de l’École de technologie supérieure (ETS) qui décrit le Centech comme une « école pour le démarrage d’entreprises ».

 

Apprendre à entreprendre

Spécialisé dans les med tech et les deep tech, le Centech a effectivement pour mission d’aider les spécialistes techniques à développer des compétences en entrepreneuriat de manière à maximiser les retombées économiques pour le Québec.

« Quand on parle d’innovation, c’est souvent des projets qui sortent de l’université, menés par des gens avec des profils scientifiques, en génie ou autres. Ils ont des compétences et des capacités techniques très poussées, mais ce qui leur manque, c’est l’aspect business », résume Philippe Thompson, directeur des programmes du Centech. Il précise qu’environ 30 % des entrepreneurs admis dans les programmes d’accélération sont encore aux études. 

Tous viennent acquérir des connaissances en développement du modèle d’affaires, stratégies de commercialisation des solutions développées et démarchage d’investisseurs, ainsi qu’avoir accès à un réseau de leaders spécialisés dans diverses industries. La fréquentation du Centech concorde aussi souvent avec la décision de se dévouer à 100 % à son entreprise. 

« Un entrepreneur, c’est un peu comme un athlète: il faut bien l’entourer. Ce n’est pas simplement de savoir courir, mais de savoir comment s’entraîner, se donner des buts et performer », illustre Philippe Thompson.

 

Professionnaliser son rêve entrepreneurial

Pour Friedrich Dehem-Lemelin, se prêter au jeu des accélérateurs, c’est aussi accepter que l’idée initiale d’un projet d’entreprise puisse changer au fil des apprentissages. La preuve : Hydrolux voulait d’abord construire des voitures et des charriots élévateurs à hydrogène. 

« Rapidement, on a réalisé que ce n’était pas les voitures le problème, c’était plutôt le manque d’hydrogène vert, se souvient-il. On est passés de vouloir faire un objet, la voiture, à vouloir faire de l’hydrogène. Et l’impact environnemental d’un seul camion est tellement énorme qu’on s’est recentrés sur les camions. Nos échéanciers pour le Projet 117, ils concordent exactement avec la sortie des camions à hydrogène. »

Qui sait encore combien d’autres marchés pourront s’ouvrir lorsque l’intelligence artificielle d’Hydrolux se sera affinée. « On veut aller beaucoup plus au nord, fait remarquer son PDG. Développer une route de camionnage carboneutre pour les minéraux d’avenir qui vont être nécessaires de toute manière pour l’électrification des transports. »

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