É-U: l’emploi ralentit un peu aux États-Unis, mais pas assez face à l’inflation

Publié le 07/10/2022 à 08:59, mis à jour le 07/10/2022 à 16:11

É-U: l’emploi ralentit un peu aux États-Unis, mais pas assez face à l’inflation

Publié le 07/10/2022 à 08:59, mis à jour le 07/10/2022 à 16:11

Par AFP

Les analystes tablaient sur un taux de chômage stable par rapport à août, à 3,7%. (Photo: 123RF)

Washington — Le marché de l’emploi a montré en septembre aux États-Unis quelques signes d’un ralentissement attendu dans la lutte contre l’inflation, mais il est resté très solide, et le taux de chômage est même revenu à son niveau d’avant la pandémie.

L’économie américaine a créé moins d’emplois le mois dernier: 263 000, contre 315 000 en août, a annoncé vendredi le département américain du Travail. Avec de nouvelles embauches notamment dans les secteurs des loisirs, de l’hôtellerie et des services de santé.

Mais c’est surtout du côté des salaires horaires qu’il faut regarder, pour observer un signe de ralentissement. En effet, ceux-ci ont augmenté de 5% sur un an, leur rythme le moins élevé depuis décembre 2021.

Les employeurs, qui font face à une importante pénurie de main-d’œuvre, proposent des salaires de plus en plus élevés pour attirer les candidats et conserver leurs salariés. Et cela contribue à alimenter l’inflation.

Le taux de chômage, en revanche, a légèrement baissé, retombant à 3,5%, son niveau de juillet, qui était aussi celui de février 2020, le plus bas en 50 ans. Il était de 3,7% en août.

«Notre marché du travail continue de faire preuve de résilience alors que nous traversons cette transition économique» vers «une reprise stable», a salué le président américain Joe Biden, en visite dans une usine du constructeur automobile Volvo à Hagerstown (Maryland).

«Nous devons réduire l’inflation sans renoncer à tous les progrès économiques historiques réalisés par la classe ouvrière et la classe moyenne. Et c’est exactement ce que nous voyons», a-t-il continué, évoquant les salaires qui «continuent de croître pour les travailleurs qui méritent une augmentation».

 

«Turbulences à venir»

La situation de l’emploi est scrutée à la loupe, car elle est liée à la lutte contre l’inflation. Une dégradation du marché de l’emploi est ainsi, paradoxalement, souhaitée et attendue par la banque centrale américaine (Fed).

«Le marché du travail américain continue de ralentir, mais rien n’indique qu’il cale», a commenté Nick Bunker, économiste pour le site de recherche d’emplois Indeed, alertant cependant sur les potentielles «turbulences à venir».

Cependant, le taux de participation, qui avait un peu augmenté en août réjouissant les employeurs en mal de main-d’œuvre, a enregistré un léger recul en septembre, à 62,3% (-0,1 point).

Et les inégalités persistent. Le taux de chômage des travailleurs noirs reste quasiment double de celui des blancs (5,8% contre 3,1%).

La Fed est à la manœuvre pour combattre l’inflation. Elle relève les taux d’intérêt pour faire ralentir l’économie en décourageant la consommation et l’investissement, au risque cependant de provoquer une récession.

«Nous commençons à voir les effets des hausses de taux de la Fed, mais le marché du travail est toujours extrêmement solide», a tweeté Heidi Shierholz, présidente de l’Economic policy institute (EPI), un centre de réflexion progressiste.

 

«Bases d’un marché du travail solide»

Ces chiffres devraient conforter la Fed, qui y verra «une raison de poursuivre son rythme agressif de resserrement» des conditions financières, anticipe Kathy Bostjancic, cheffe économiste pour Oxford Economics, dans une note.

Plusieurs responsables de l’institution monétaire ont récemment réaffirmé que la solidité du marché de l’emploi leur donne de la marge pour frapper fort contre l’inflation.

«La politique doit rester centrée sur le rétablissement de la stabilité des prix, qui jettera également les bases d’un marché du travail solide et durable», avait averti jeudi Lisa Cook, une gouverneure de la Fed. 

Mais plusieurs économistes progressistes mettent en garde contre les effets que pourraient avoir de nouveaux relèvements des taux.

«Il faut un certain temps pour que des taux d’intérêt plus élevés aient un impact important. […] La Fed a déjà fait assez pour assurer une forte baisse de l’inflation», souligne Heidi Shierholz, appelant à cesser de relever les taux, voire même à les réduire.

La Réserve fédérale doit «s’assurer qu’elle n’agit pas trop fort et ne provoque pas une récession inutile et douloureuse», renchérit Elise Gould, économiste à l’Institut de politique économique (EPI), un centre de réflexion américain.

La prochaine réunion du comité monétaire de la Fed est prévue les 1er et 2 novembre. D’ici là, les données sur l’inflation de septembre auront été publiées.

En août, la hausse des prix avait un peu ralenti à 8,3% sur un an, selon l’indice CPI, qui fait référence. La Fed privilégie une autre mesure, l’indice PCE, qui avait montré une hausse des prix de 6,2% sur un an, ralentie également, mais en accélération sur un mois.

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