L'inflation ralentit moins que prévu en août aux États-Unis

Publié le 13/09/2022 à 08:51, mis à jour le 13/09/2022 à 18:34

L'inflation ralentit moins que prévu en août aux États-Unis

Publié le 13/09/2022 à 08:51, mis à jour le 13/09/2022 à 18:34

Par AFP

La forte baisse des prix de l'essence a fait descendre l'inflation. (Photo: 123RF)

Washington — L’inflation a peu ralenti en août aux États-Unis, portée par la baisse des prix de l’essence, tandis que ceux des loyers ou de l’alimentation ont continué leur escalade, une épine dans le pied de Joe Biden à deux mois des élections de mi-mandat.

Les prix à la consommation ont augmenté de 8,3% sur un an en août, contre 8,5% en juillet, selon l’indice CPI publié mardi par le département du Travail. Ce ralentissement a toutefois déçu les analystes, qui voyaient l’inflation tomber plus bas, à 8%.

Mardi après-midi, alors que Wall Street finissait sa séance dans le rouge à cause de ces chiffres, Joe Biden avait réuni à la Maison-Blanche des centaines de personnes pour célébrer un texte récemment adopté, et baptisé «Loi sur la réduction de l’inflation» ou «Inflation Reduction Act».

Le démocrate de 79 ans, en bras de chemise et lunettes de soleil sur le nez, s’est exclamé: «Avec cette loi, le peuple américain a gagné, et les lobbies ont perdu!»

Le «Inflation Reduction Act», ainsi nommé pour coller à l’actualité, mais qui est en réalité un programme de réformes environnementales et sociales, «va faire une grande différence pour les familles des classes moyenne et populaire», a-t-il assuré.

Joe Biden a aussi insisté, à quelques semaines des élections législatives de novembre, sur le fait qu’aucun parlementaire de l’opposition républicaine n’avait soutenu ce texte qui promet, par exemple, de faire baisser le coût exorbitant de certains médicaments courants, comme l’insuline.

 

Inflation «obstinément persistante»

«L’inflation persiste obstinément», a commenté Kathy Bostjancic, cheffe économiste pour Oxford Economics, dans une note.

Car sur un mois, les prix sont repartis à la hausse, de +0,1% par rapport à juillet, alors qu’une légère baisse était attendue et que l’inflation avait été nulle entre juin et juillet.

Faire le plein à la station-service a, certes, coûté beaucoup moins cher qu’en juillet (-10,1%). Un répit bienvenu dans un pays où la voiture est très souvent aussi indispensable que volumineuse, et alors que les prix de l’essence avaient flambé depuis le début de la guerre en Ukraine.

Les prix ont aussi diminué pour les billets d’avion et les voitures d’occasion.

Mais cela n’a pas suffi à compenser les hausses pour la plupart des autres produits. Logement, alimentation, soins médicaux, voitures neuves… L’augmentation a été «généralisée», détaille le département du Travail dans son communiqué.

Les prix du gaz naturel et de l’électricité ont eux aussi continué leur ascension.

«Aïe. Des hausses [de prix] bien plus importantes qu’attendu dans un large éventail de catégories», relève Ian Shepherdson, économiste pour Pantheon Macroeconomics, dans une note.

L’inflation dite sous-jacente, calculée sur tous les prix excepté ceux de l’alimentation et de l’énergie, s’accélère ainsi, à +6,3% sur un an (contre +5,9% en juillet), et +0,6% sur un mois (contre +0,3% en juillet).

Depuis un an et demi, les prix flambent aux États-Unis, érodant le pouvoir d’achat des ménages. L’inflation avait atteint en juin son plus haut niveau depuis plus de 40 ans, avant de ralentir en juillet.

 

«Le temps presse»

Ces chiffres ont fait bondir mardi le dollar, «valeur refuge», face aux autres grandes devises, car ils devraient convaincre la banque centrale américaine (Fed), à la manœuvre dans la lutte contre l’inflation, de continuer à resserrer avec poigne sa politique monétaire.

Concrètement, elle relève progressivement ses taux directeurs, ce qui pousse les banques à augmenter les taux d’intérêt des crédits proposés aux particuliers et entreprises. Ceux-ci sont alors moins enclins à consommer et investir, permettant de desserrer la pression sur les prix.

La Fed pourrait, le 21 septembre, à l’issue de sa prochaine réunion, les relever de trois quarts de point de pourcentage, comme en juin et en juillet. Elle n’avait auparavant pas eu recours à une telle hausse depuis 1994.

«Le temps presse», avait mis en garde jeudi son président, Jerome Powell.

Ce ralentissement volontaire de l’activité économique risque cependant de conduire à une récession, et devrait, quoiqu’il en soit, faire grimper le chômage, qui a déjà un peu augmenté en août, à 3,7%.

Le marché de l’emploi, cependant, reste en excellente santé et fait face à une pénurie de travailleurs, ce qui donne de la marge à la Fed.

L’indice CPI est utilisé pour indexer les retraites. La Fed, dont l’objectif est de ramener l’inflation autour des 2%, privilégie une autre mesure, l’indice PCE, dont la progression a ralenti en juillet (+6,3% sur un an).

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