DPB: la Stratégie sur le logement a eu des impacts «limités»
La Presse Canadienne|Publié le 10 août 2021(Photo: Jennifer Lim-Tamkican pour Unsplash)
Ottawa — Le directeur parlementaire du budget affirme que le gouvernement fédéral n’atteint pas son objectif d’élargir considérablement le parc de logements abordables au Canada, même s’il y a injecté plusieurs milliards supplémentaires.
Dans un rapport publié mardi, le bureau d’Yves Giroux calcule qu’Ottawa a augmenté de près du quart les dépenses de sa Stratégie nationale sur le logement de 2017, pour une moyenne annuelle de 3,7 milliards $ au cours des trois dernières années. Mais le directeur parlementaire du budget (DPB) estime que les impacts de cette Stratégie nationale sur les besoins au cours des trois premières années ont été limités par plusieurs facteurs.
Le DPB cite notamment l’expiration des accords d’exploitation des logements communautaires financés en vertu d’ententes bilatérales entre les provinces et la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL). Le DPB évoque aussi un virage vers des logements «abordables» plus chers, ainsi que les retards dans la mise en œuvre des programmes de contributions pour dépenses en capital de la SCHL.
Depuis 2018, la SCHL, qui supervise l’essentiel de la stratégie triennale du gouvernement, a dépensé en effet moins de la moitié des 1,2 G$ alloués à deux initiatives clés: le Fonds national de co-investissement pour le logement et l’Initiative de financement de la construction de logements locatifs. En octobre dernier, la société d’État s’était engagée à créer 12 230 logements abordables dans le cadre de ces deux programmes.
Le DPB prévoit d’autre part que le nombre de ménages canadiens ayant besoin d’un logement abordable passera à environ 1,8 million d’ici cinq ans, à moins que davantage de fonds ne soient consacrés à ce problème.
En avril dernier, le budget fédéral prévoyait une enveloppe de 2,4 G$ sur cinq ans, à commencer par près de 1,8 ÀG$ pendant l’exercice actuel. Le gouvernement a par ailleurs donné suite à une promesse de taxer les étrangers propriétaires de logements vacants au Canada.