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Des faillites d’entreprises encore nombreuses en 2024

La Presse Canadienne|Publié le 11 mars 2024

Des faillites d’entreprises encore nombreuses en 2024

Les faillites d’entreprises resteront probablement nombreuses tout au long de 2024, estiment des experts. (Photo: La Presse Canadienne)

Les faillites d’entreprises resteront probablement nombreuses tout au long de 2024, estiment des experts, alors que l’économie se replace après les niveaux historiquement bas de la pandémie.

«Nous avons eu […] tant d’années de dépôts artificiellement bas. Nous avons pas mal de rattrapage à faire», a déclaré Natasha MacParland, associée chez Davies Ward Phillips & Vineberg.

La pandémie a vu un niveau historiquement bas de dossiers d’insolvabilité — qui incluent des procédures de faillite et de restructuration — alors que les soutiens gouvernementaux étaient en vigueur, mais en 2023, les choses ont commencé à se normaliser, a affirmé Mme MacParland. Cette tendance se poursuit en 2024.

Les insolvabilités d’entreprises en 2023 ont augmenté de 41,4% par rapport à 2022, selon les données du Bureau du surintendant des faillites. Par rapport à 2019, elles ont augmenté de près de 31%.

À un moment donné au cours du second semestre de 2023, les insolvabilités d’entreprises ont commencé à dépasser les niveaux d’avant la pandémie, soit 2019. Mais ce n’est pas nécessairement une chose inquiétante, a soutenu Mme MacParland.

«J’aurais été inquiète si tout d’un coup il y avait un déluge de dossiers. Mais il me semble que c’est ce à quoi je m’attendais», a-t-elle déclaré.

Elle a également noté que 2019 a été une année plus douce pour les dossiers d’insolvabilité et qu’un certain niveau d’insolvabilité est sain pour l’économie.

L’insolvabilité, à laquelle une entreprise est souvent confrontée lorsqu’elle est incapable de payer ses dettes et autres dépenses, comprend à la fois les faillites et les propositions. Les faillites signifient la fermeture de l’entreprise, tandis qu’une proposition offre un moyen de se restructurer.

Le soutien du gouvernement et la patience des prêteurs ont maintenu les cas d’insolvabilité des entreprises à un niveau bas pendant plusieurs années, plus longtemps que ne l’avaient prévu les observateurs du secteur, a déclaré Dina Kovacevic, rédactrice en chef de la publication spécialisée Insolvency Insider.

«En 2023, nous avons vu les niveaux d’insolvabilité commencer à augmenter, les entreprises n’étant pas en mesure de rembourser leurs prêts COVID. Les prêteurs ont commencé à devenir un peu plus impatients», a indiqué Mme Kovacevic.

Elle convient que ces chiffres élevés sont un signe de normalisation.

«Je ne pense pas qu’il y ait lieu de s’inquiéter à ce moment. Je pense que les chiffres que nous observons ne sont toujours pas supérieurs à ce à quoi nous nous attendions. Au contraire, ils sont encore plus bas», a-t-elle déclaré.

«Même si nous avons constaté une augmentation au cours de la période post-pandémique, il n’y a toujours pas eu le grand bang de faillites auquel tout le monde s’attendait depuis le début de la pandémie», a-t-elle ajouté.

Des segments plus touchés

Certaines entreprises ayant cessé leurs activités étaient peut-être en difficulté avant la COVID-19, a affirmé Mme Kovacevic, tandis que d’autres sont probablement dans des secteurs touchés de manière disproportionnée par la pandémie, comme les détaillants et les restaurants.

En 2024, Mme MacParland et Mme Kovacevic s’attendent à ce que la normalisation se poursuive, les niveaux d’insolvabilité restant probablement plus élevés qu’avant la pandémie — même si, bien sûr, les choses pourraient changer en fonction de l’évolution globale de l’économie.

Mme Kovacevic a ajouté que les chiffres pourraient commencer à diminuer à la fin de 2024, plus près des niveaux d’avant la pandémie.

La Fédération canadienne de l’entreprise indépendante a déclaré que la date limite de la mi-janvier pour que les entreprises soient admissibles à une remise partielle des prêts liés à la pandémie a probablement joué un rôle majeur dans l’augmentation des insolvabilités d’entreprises ce mois-là.

Mme Kovacevic a déclaré qu’il n’y avait probablement pas une seule raison à la hausse de janvier, mais que certaines entreprises pourraient avoir été déçues par leurs résultats durant la période des fêtes.

Les petites entreprises sont probablement à l’origine de l’augmentation des taux de dépôt, selon un rapport du cabinet de Mme MacParland. La proportion de faillites par rapport aux propositions a augmenté, ce qui indique qu’il y a potentiellement moins d’options de refinancement pour les entreprises et que les petites entreprises déposent probablement plus de demandes que les grandes.

Les petites entreprises ont moins de marge de manœuvre pour se restructurer, a convenu Mme MacParland, et beaucoup ne déposent pas de dossiers du tout, choisissant simplement de fermer leurs portes.

Rosa Saba, La Presse Canadienne