Des étudiants en génie convertissent un VTT à l’énergie solaire
La Presse Canadienne|Publié le 18 avril 2022Les véhicules tout-terrain sont une nécessité de la vie dans le Nord pour transporter des personnes et des marchandises dans certains des secteurs les plus isolés au monde. (Photo: 123RF)
Calgary — Des étudiants en génie ont trouvé comment convertir des véhicules tout-terrain (VTT) à l’énergie solaire et espèrent que cela profitera aux communautés autochtones et éloignées du Nord canadien.
Henry Penn, de la station de recherche du lac Kluane de l’Arctic Institute of North America, à 220 kilomètres au nord-ouest de Whitehorse, voulait trouver un moyen de convertir un véhicule utilisé par la station en lui donnant un moteur électrique.
Des étudiants de la Schulich School of Engineering de l’Université de Calgary — Jasmine McDermott, Austin Bercier, Wylie Pietsch, Marlin Sako, Alejandro Sulbaran et Natasha Eden — ont répondu à la demande de M. Penn.
Mme McDermott, qui est d’origine crie, et M. Bercier, qui est Métis, espéraient trouver un projet qui leur permettrait de redonner quelque chose à leurs communautés.
«Nous voulions faire un projet qui était pertinent pour nous», a expliqué Mme McDermott.
Les véhicules tout-terrain sont une nécessité de la vie dans le Nord pour transporter des personnes et des marchandises dans certains des secteurs les plus isolés au monde.
Dans les tests effectués jusqu’à présent, les batteries solaires ont pu faire fonctionner le VTT pendant au moins 90 minutes et la recharge consiste simplement à le brancher sur une prise de courant ordinaire, a déclaré Mme McDermott.
«En gros, c’est comme n’importe quel autre appareil que vous utilisez dans votre vie lorsque vous le branchez sur n’importe quelle source électrique», a-t-elle déclaré.
«Nous le concevons pour les gens ordinaires. La bonne chose à propos de la recharge est qu’il y a un arrêt automatique, donc pas de surcharge. Vous pouvez simplement le laisser branché.»
M. Bercier a indiqué que l’équipe a préparé un manuel pour les communautés autochtones et éloignées afin qu’elles puissent faire les conversions elles-mêmes. Les prix du carburant sont plus que chers dans le Nord, ce qui contribuera à réduire les coûts, a-t-il ajouté.
«Nous voulions développer un kit de conversion qui utilise une chaîne d’approvisionnement locale, où vous pourriez vous procurer des pièces au Canada et vous rendre dans leurs emplacements éloignés pour convertir leurs propres véhicules en véhicules électriques.»
La conversion coûte environ 7 000 $ et prend autour d’une semaine.
M. Bercier a fait remarquer qu’un défi clé était la météo.
«La température hivernale moyenne au Yukon est bien inférieure à -30 degrés Celsius, c’est donc quelque chose que nous avons dû prendre en compte dans notre conception et (cela) a eu un impact sur presque toutes les décisions de conception majeures que l’équipe a prises.»
La conseillère du projet était Kerry Black, professeure adjointe et titulaire de la Chaire de recherche du Canada au département de génie civil de la Schulich School of Engineering.
«Ils étaient enthousiastes dès le début», a-t-elle déclaré.
«Ils ont eu la communauté et le contexte à l’esprit tout au long du processus et ont vraiment défendu une approche qui reconnaît les besoins des communautés éloignées et autochtones du Nord.»
Le VTT a été renvoyé à la station de recherche du Yukon. Il doit être exposé lors d’une conférence sur les énergies renouvelables dans les communautés éloignées à Whitehorse dans quelques semaines.