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COP15: de l’espoir et du progrès concernant les négociations

La Presse Canadienne|Publié le 12 Décembre 2022

COP15: de l’espoir et du progrès concernant les négociations

Frankie le dinosaure, la mascotte d’une campagne du Programme des Nations unies pour le développement contre les subventions aux combustibles fossiles, a fait irruption dans la salle réservée aux conférences de presse, lundi à la COP15 à Montréal. (Photo: La Presse Canadienne)

L’Union européenne et le Canada sont encouragés par les progrès réalisés lors des derniers jours à la COP15 à Montréal, mais des membres de la société civile implorent les délégués de mettre les bouchés doubles si les pays veulent s’entendre sur une déclaration d’ici la fin de la semaine.

Frankie le dinosaure, la mascotte d’une campagne du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) contre les subventions aux combustibles fossiles, a fait irruption dans la salle réservée aux conférences de presse, lundi à la COP15 à Montréal.

Selon l’agence de relation de presse du PNUD, la visite du vélociraptor avait pour but d’exhorter les dirigeants du monde à protéger la nature et la biodiversité, à lutter contre le changement climatique et à ne pas laisser plus d’espèces disparaître.

On est loin de la coupe aux lèvres, mais Frankie le dinosaure pourra sans doute trouver un peu d’éléments positifs dans les déclarations de certains délégués lundi, qui ont mentionné que les négociations pour faire face à la crise de la biodiversité ont progressé.

De l’espoir et un «esprit constructif»

La directrice générale de l’environnement à l’Union européenne, Florika Fink-Hooijer, a déclaré qu’elle avait «beaucoup d’espoir» en raison de «l’esprit constructif» des délégués réunis à la COP15.

«Ça avance, si vous regardez il y a pas mal de texte finalisé, et ça nous donne de l’espoir», a indiqué la représentante européenne en ajoutant «qu’avant que les ministres arrivent jeudi», il reste du temps «pour faire le travail technique».

Les 196 pays réunis à Montréal doivent s’entendre d’ici une semaine pour mettre en place le cadre mondial qui permettra de freiner le déclin de la biodiversité.

Une ébauche de la déclaration doit être présentée aux ministres des différents pays jeudi, alors que débutera ce qu’on appelle le «segment de haut niveau» où les représentants politiques travailleront à mettre la touche finale à l’accord.

Mais d’ici là, les délégués doivent s’entendre sur un maximum d’objectifs et rendre l’ébauche du texte le plus clair possible.

«Notre espoir est qu’au moment où les ministres arriveront mercredi, nous aurons un texte clair à environ 80%», a mentionné un responsable canadien à La Presse Canadienne.

Le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, a déclaré à La Presse Canadienne lors d’une entrevue lundi que lors des négociations officielles de samedi, le texte était devenu environ 35% plus clair, avec moins de mots entre crochets parmi les 22 cibles.

Le financement au cœur des négociations

Lors d’une conférence de presse, une porte-parole du Fonds mondial pour la nature (WWF) a souligné qu’il y avait des conversations positives autour de certains objectifs, notamment la proposition phare qui vise à protéger 30% des terres et des eaux de la planète d’ici 2030.

Mais Lucia Ruiz Bustos, coordinatrice de la biodiversité et des finances du WWF au Mexique, a affirmé que les négociations semblent stagner sur la manière dont le monde financera ses objectifs et ses cibles. Guido Broekhoven, responsable de la recherche et du développement au sein du WWF, a précisé qu’il y a beaucoup de discussion sur la façon de trouver 700 milliards $ US d’ici 2030.

C’est le montant qui serait nécessaire, selon plusieurs pays, pour financer le plan qui permettra d’inverser le déclin de la biodiversité, mais les gouvernements ne pourront pas à eux seuls financer cet effort.

«Le montant réel qui sera nécessaire pour la mise en œuvre du cadre mondial pour la décennie 2020-2030 dépendra de l’ambition» des pays, a souligné Guido Broekhoven.

«Plus l’ambition est élevée, plus il faudra de ressources», a-t-il ajouté.

Les différentes délégations présentes à Montréal comptent sur les contributions philanthropiques, mais aussi sur l’appui du secteur privé afin de trouver les moyens de mettre en œuvre un plan à la hauteur des attentes.

Le responsable de la recherche et du développement au sein du WWF a tenu à souligner la quantité importante d’entreprises privées présentes à la conférence de Montréal et l’importance de leur éventuelle contribution.

«Nous n’avons jamais vu autant d’entreprises participer à une convention sur la diversité biologique» et plusieurs d’entre elles «veulent comprendre comment contribuer à résoudre les problèmes de la biodiversité».