Un récent sondage de la Banque CIBC a révélé que les Canadiens s’attendaient à ce que leurs dépenses les plus importantes cet été concernent l’essence et l’épicerie, la nourriture et les repas, ainsi que les voyages. (Photo: 123RF)
Le soleil est au rendez-vous, les journées sont plus longues et pour plusieurs, le portefeuille est un peu plus léger.
C’est une tendance qui semble se reproduire chaque année, lorsque les Canadiens émergent du froid de l’hiver, après avoir passé des mois à avoir envie de prendre un verre sur une terrasse ou de planifier une escapade en camping.
Mais les plans d’été peuvent être coûteux, surtout avec une inflation aussi élevée que celle observée dans la dernière année. Luxshana Sivaneswaran, de Markham, en Ontario, qualifie l’été de période «effrayante» de l’année pour dépenser de l’argent, en particulier pour les jeunes adultes.
«J’hiberne un peu, je ne sors pas vraiment de mon plein gré», explique la femme âgée de 27 ans.
«En été, je fais habituellement des projets avec mes amis et j’en profitais pour me rapprocher d’eux, mais les dépenses peuvent s’accumuler rapidement, et j’ai l’impression que le coût d’une bouchée ou d’un verre est plus élevé qu’avant.»
Luxshana Sivaneswaran affirme qu’à ce stade de sa vie, elle tente d’économiser pour une future maison et n’a jamais pensé qu’elle aurait besoin d’un budget distinct pour les mois d’été. Mais entre le coût du trajet vers le centre-ville de Toronto pour des sorties avec des amis, le stationnement de quelques heures et le paiement de sa facture de dîner ou de souper, une «approche stratégique» est la seule option.
«Nous sommes toujours à la recherche de choses gratuites à faire en ville, souligne-t-elle. Il y a quelques week-ends, il y avait l’événement Open Doors Toronto. J’en ai profité autant que possible.»
Généralement plus de dépenses en été
Un récent sondage de la Banque CIBC a révélé que les Canadiens s’attendaient à ce que leurs dépenses les plus importantes cet été concernent l’essence et l’épicerie, la nourriture et les repas, ainsi que les voyages.
L’été dernier, les recherches de la banque ont noté que les Canadiens prévoyaient dépenser environ 1900$ pour des activités estivales, ce qui représentait une augmentation de 400$ par rapport à 2021. Les données de cette année sont toujours en cours d’analyse, mais Carissa Lucreziano, vice-présidente de Conseils financiers et en placement CIBC, indique s’attendre à des tendances de dépenses similaires en raison de l’inflation.
«L’été est la saison où les Canadiens dépensent généralement le plus d’argent. Nous avons des hivers rigoureux au Canada, alors cela nous donne envie de sortir et de nous amuser», observe Carissa Lucreziano.
«C’est maintenant un très bon moment pour penser à ces dépenses estivales, mais aussi, si les Canadiens pensent à être prudents et à vraiment faire attention à leur budget, pour réfléchir aux façons de réduire les dépenses estivales, tout en ayant beaucoup de plaisir.»
Carissa Lucreziano recommande de créer et de respecter un budget. Il est possible de réduire sa facture d’épicerie en recherchant les aubaines et les réductions, et en profitant des garanties du meilleur prix. Acheter de plus grandes quantités d’articles lorsque leur prix est réduit, quand on est certain que le ménage pourra les consommer avant qu’ils ne se gâtent, peut également faire une grande différence.
Les consommateurs devraient également évaluer leurs habitudes de dépenses mensuelles et annuler les retraits automatiques pour des choses comme les abonnements inutilisés au gym. Il est également essentiel de faire le point sur les programmes de récompenses associés à ses cartes de crédit pour s’assurer qu’ils correspondent à ses objectifs et à ses besoins, ajoute-t-elle.
«Selon le programme, on peut peut-être échanger des points pour rembourser ses achats par carte de crédit, économiser sur les frais de déplacement ou acheter des articles ménagers et autres auprès de grands détaillants», explique Carissa Lucreziano.
Solutions de rechange
L’une des plus grosses erreurs que commettent les gens est de négliger de planifier leurs dépenses probables, puis de passer l’été à «creuser un trou duquel ils passeront le reste de l’année à se sortir», observe Eitan Dehtiar, bénévole au programme de littératie financière de Comptables professionnels agréés (CPA) Canada.
Il note qu’il est beaucoup plus facile de réduire les factures pour les choses «agréables à avoir» que pour celles qui sont «indispensables» en ayant recours à des solutions de rechange. Cela peut signifier se rendre à un rassemblement en métro plutôt que de sauter dans un Uber.
«Ceux qui ont des engagements familiaux, comme des enfants et tout ça, peuvent planifier certaines dépenses, comme les camps de jour, mais je pense qu’une grande partie des dépenses discrétionnaires et de la discipline qui en découlent est toujours l’une des choses les plus difficiles à gérer pour les gens, à presque n’importe quelle étape», explique Eitan Dehtiar.
Carissa Lucreziano croit qu’avec le ralentissement de l’inflation, les Canadiens pourraient voir une petite pause dans leur portefeuille d’ici l’été prochain, certaines dépenses pouvant potentiellement stagner d’une année à l’autre.
Pour Luxshana Sivaneswaran, tout soulagement serait le bienvenu.
«Je le ressens probablement plus que jamais auparavant et cela a beaucoup à voir avec où j’en suis dans la vie, observe-t-elle. J’ai des priorités changeantes, d’autres choses auxquelles j’aimerais allouer mes économies et mes dépenses, donc ça fait plus mal que je ne le souhaiterais.»