Comment être stable financièrement en période d’incertitude
La Presse Canadienne|Publié le 07 octobre 2020La stabilité financière est à la fois un état d’argent et un état d’esprit.
En cette année qui a vu une pandémie, des catastrophes naturelles et une calamité économique s’abattre sur tout le monde — en plus de l’élection présidentielle américaine qui arrive d’ici un mois —, la stabilité peut sembler insaisissable. Quels que soient les plans, une nouvelle crise pourrait se profiler au coin de la rue, prête à tout chambouler.
Même s’il n’a jamais été aussi clair que certains éléments échappaient au contrôle de tout un chacun, il est toujours possible de prendre des mesures pour améliorer sa stabilité financière. Et ce n’est pas seulement une question de trésorerie.
Se faire son idée de la stabilité
La stabilité financière est à la fois un état d’argent et un état d’esprit, affirme Ed Coambs, planificateur financier agréé près de Charlotte, en Caroline du Nord.
Du côté de l’argent, la stabilité est simple. « On a un budget, on sait où va son argent et on sait combien on devrait épargner pour atteindre ses objectifs plus ambitieux », illustre M. Coambs. « Ce qui est un peu plus difficile, c’est l’état d’esprit », poursuit-il. Cette tranquillité d’esprit financière est subjective et semble varier d’une personne à l’autre.
Il faut réfléchir pour déterminer ce que signifie, pour soi, la stabilité. Peut-être qu’on ne veut pas se sentir anxieux lorsqu’on vérifie son solde bancaire, ou qu’on espère épargner suffisamment pour la retraite afin de ne pas avoir à se soucier de l’avenir. Quel que soit l’aspect sur lequel on choisit de se concentrer, se sentir stable signifie qu’on n’a pas à se soucier constamment de l’argent.
Si on se sent dépassé parce que la pandémie a déstabilisé ses finances, il faut suivre les conseils de Tara Tussing Unverzagt, planificatrice financière agréée de Torrance, en Californie. Elle conseille aux gens de réfléchir au pire qui pourrait arriver, plutôt que d’éviter le sujet par peur. « Cela aide souvent les gens à découvrir un moyen de recadrer la situation pour la faire passer de « il n’y a pas moyen de s’en sortir » à « j’ai des choix, ce n’est pas mon chemin préféré, mais je peux aller de l’avant avec ça » », explique Mme Unverzagt.
Une fois qu’on a défini ce que signifie la stabilité financière personnelle pour soi, on peut développer un sentiment de contrôle grâce à une gestion proactive de son argent.
Éliminer les problèmes d’argent un à la fois
On peut probablement énumérer une demi-douzaine de problèmes graves dont on devrait se soucier maintenant. Mais sur combien d’entre eux peut-on agir ?
Plutôt que de se tordre les mains ou de faire défiler les médias sociaux lorsqu’on se sent anxieux, mieux vaut se concentrer sur les gestes qu’on peut poser. À savoir, travailler pour améliorer ses bases financières.
- Bien comprendre ses dépenses :
Il faut définir un budget, si ce n’est déjà fait. Le budget 50/30/20 est un outil simple. La moitié du salaire net va aux nécessités, comme le logement, l’épicerie et les services publics. Ensuite, 30 % du budget prend en charge les besoins, comme les plats à emporter des restaurants ou la décoration intérieure pour pimenter son abri pandémique. Enfin, 20 % des revenus sont consacrés au remboursement de la dette et à l’épargne.
Si on constate que les remboursements de dettes ou les frais de logement absorbent plus que le pourcentage alloué, on peut augmenter sa tranquillité d’esprit financière en les redressant. Cela peut vouloir dire qu’il faut se concentrer sur le remboursement de la dette ou chercher un logement moins cher. S’attaquer à une ou deux grosses dépenses en fait davantage pour un budget que d’annuler une poignée de services de visionnement en continu.
- Envisager un refinancement de dette :
Avec des taux d’intérêt à des niveaux historiquement bas, vaut mieux voir s’il serait possible de refinancer sa dette, comme ses prêts étudiants ou son hypothèque, pour obtenir un taux d’intérêt plus bas.
Mais en général, payer moins d’intérêts rend une dette plus abordable et libère de l’argent dans un budget. Il ne faut pas perdre de vue qu’il est généralement préférable d’avoir un revenu régulier et une bonne cote de crédit pour bénéficier des meilleurs tarifs.
- Constituer un fonds d’urgence :
Augmenter ses économies aide à couvrir une dépense imprévue, comme une panne de voiture.
« Les gens devraient se concentrer sur la création d’un filet de sécurité, qui est le fonds d’urgence », observe Jovan Johnson, un planificateur financier agréé à Decatur, en Georgie. On peut commencer avec un objectif de 500 $ à 1000 $, ce qui est suffisant pour se protéger des urgences courantes, puis continuer à le construire sur le long terme.
« Une règle de base consiste à viser trois à six mois de dépenses non discrétionnaires », observe M. Johnson.
- Maintenir son épargne pour la retraite :
Le marché boursier va monter et descendre, puis remonter à nouveau. Il est préférable d’être un investisseur régulier. Il vaut mieux faire des contributions régulières à son REÉR chaque mois ou chaque période de paie, pour lisser les fluctuations du coût des investissements.
Il est possible de prendre des mesures supplémentaires pour surmonter la volatilité du marché en rééquilibrant son compte REÉR ou d’autres comptes de retraite et d’investissement, explique Daniel Granucci, planificateur financier agréé à Sandy Hook, au Connecticut. « En effectuant un rééquilibrage systématique, il a été prouvé qu’on pouvait minimiser les risques en période de détresse et qu’on pouvait augmenter ses rendements à long terme », assure-t-il.
Avec Sean Pyles, de Nerdwallet, The Associated Press