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Cinq millions supplémentaires pour le bioalimentaire

La Presse Canadienne|Publié le 15 novembre 2021

Cinq millions supplémentaires pour le bioalimentaire

«L’autonomie alimentaire, les entrepreneurs y tiennent.» (Photo: 123RF)

Le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation (MAPAQ) ajoutera cinq millions de dollars aux investissements déjà annoncés de la Société du Plan Nord (SPN) dans le domaine des bioproduits et du bioalimentaire, portant l’enveloppe budgétaire à 10,25 M$.

Ce montant s’inscrit dans le cadre d’une mise en œuvre de mesures du Plan d’action nordique 2020-2023 pour le nord du 49e parallèle. Noter qu’à défaut d’utiliser le terme agroalimentaire, le gouvernement parle ici de bioproduits (produits de consommation ou industriels qui peuvent servir à l’énergie, le transport, la pharmaceutique, etc.) et de bioalimentation, tant dans l’aspect production, marché que stimulation de l’entrepreneuriat.

 

Diversification de l’économie

Le tourisme est également associé à cet investissement qui devrait favoriser la diversification économique locale, selon le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien.

Pour le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, «cette annonce confirme notre volonté d’aider les communautés [y compris les Premières Nations et les Inuits au nord du 49e parallèle] à être mieux outillées pour répondre à leurs besoins en matière d’autonomie alimentaire».

Le montant maximal pouvant être consenti à un demandeur varie selon la nature du projet, son ampleur et les modalités des différents programmes d’aide financière. Les projets peuvent être déposés auprès des directions régionales du MAPAQ ou auprès de la Direction des affaires territoriales pour les projets plus transversaux, par exemple touchant plusieurs régions.

L’ensemble des conventions d’aide financière devront être signées et approuvées au 31 mars 2023.

 

Fluidité

«On voit ça d’un bon œil, c’est positif. Une augmentation des ressources financières ne peut qu’aider», de dire la directrice générale de FaunENord, Myriam-Audrey Lessard-Légaré. L’organisme d’économie sociale vend notamment des champignons et des tisanes.

Mme Lessard-Légaré fait observer que la Société du Plan Nord a initié avec plusieurs autres antennes gouvernementales des ententes comme elle vient d’en conclure avec le MAPAQ.

Elle considère que les subsides de la SPN sont accessibles sans tracasseries bureaucratiques abusives. «De manière générale, c’est fluide, ça va très bien», affirme Mme Lessard-Légaré.

 

Un secteur en émergence

Comme la directrice de FaunENord, Sylvie Moses considère que le secteur des bioproduits et du bioalimentaire est en développement dans le Nord-du-Québec.

«L’autonomie alimentaire, les entrepreneurs y tiennent. Ils se font de plus en plus confiance pour pouvoir partir des entreprises. Ce qui manque, c’est le coup de pouce. Ce qui arrête, c’est la mise de fonds», analyse la propriétaire de Moses Pousse Vert, à Lebel-sur-Quévillon, qui produit et distribue 12 variétés de pousses et de micropousses.

Mme Moses déplore que, dans la région, les entrepreneurs doivent trop souvent assumer seuls une importante mise de fonds. «Pourtant, nous sommes un secteur de première ligne», souligne-t-elle.

Elle considère que l’annonce est «intéressante», mais s’interroge sur le fait que le mot subvention n’y soit pas mentionné.

 

Éligibilité

En outre, Sylvie Moses regrette que, selon le guide d’opportunité du Plan d’action nordique, le financement semble ne s’adresser qu’à ceux et celles bénéficiant déjà d’autres sources de fonds ou programmes d’aide financière.

Pour ce qui est du programme de développement de serres communautaires de la SPN, il n’est pas indiqué que d’autres sources de financement sont impératives, mais le demandeur doit démontrer qu’il les a à tout le moins recherchées. Les entreprises enregistrées ne sont pas éligibles à ce programme.

La femme d’affaires considère qu’une table de concertation régionale sur les bioproduits et le bioalimentaire serait une bonne idée. Les producteurs pourraient par exemple décider de mettre en commun des ressources pour distribuer leurs produits dans la région.

 

Par Denis Lord, Initiative de journalisme local