Carburer à l'impact


Édition du 25 Novembre 2017

Carburer à l'impact


Édition du 25 Novembre 2017

Par Benoîte Labrosse

Julien Nepveu-Villeneuve, conseiller au développement et partenariats de l’ASEQ/ Studentcare

Même s'il sait que l'«argent est le nerf de la guerre» pour les organismes communautaires et culturels, le conseiller en relations industrielles agréé, Julien Nepveu-Villeneuve, est avant tout philanthrope «pour sensibiliser les gens aux causes et à l'importance des organismes qui les défendent».

Après des années d'implication dans le milieu étudiant, le conseiller au développement et partenariats de l'ASEQ/Studentcare de 27 ans a connu sa première expérience de philanthropie institutionnalisée en 2015 alors qu'il se joignait aux Jeunes Premiers du Théâtre du Nouveau Monde. Ceux-ci veulent à la fois attirer une clientèle plus jeune au théâtre et financer des activités telles des matinées scolaires. M. Nepveu-Villeneuve doit convaincre au moins deux connaissances d'acheter des billets pour une représentation de chaque pièce, laquelle est suivie d'un cocktail avec des artistes. Une fois par année, ce rapprochement se transforme en collecte de fonds inspirée par la Saint-Valentin. L'événement festif Côté Coeur a ainsi rassemblé 375 jeunes professionnels et artistes dans le hall du TNM en février et récolté près de 70 000 $.

Promouvoir l'échange et la réflexion

Cette implication a donné envie à Julien Nepveu-Villeneuve de mettre ses compétences et son réseau de contacts au service d'enjeux moins publicisés. «En 2016, j'ai joint quatre amis du domaine du droit qui venaient de fonder l'Association du jeune Montréal (AJM) en réaction à la crise des réfugiés, raconte-t-il. Nous avons réalisé qu'il n'y avait jamais eu, au Québec, de collecte de fonds pour le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), qui joue pourtant un rôle énorme. Nous avons donc communiqué avec eux pour leur proposer d'en organiser une. Et ils ont accepté !»

Les membres de l'AJM, une poignée de professionnels dans la vingtaine et début trentaine, ont ainsi mis en commun leurs compétences pour organiser leur première Nuit du jeune Montréal, un événement en deux parties : la première, plus formelle, qui offre un cocktail dînatoire et des billets à 250 $, est destinée aux gens d'affaires plus fortunés, et la seconde, plus ludique, des billets à 100 $. «Ma plus-value, c'est d'aller dans l'espace public pour porter la voix de l'organisme», explique le vice-président aux relations publiques et gouvernementales de l'AJM. Il mène ainsi de véritables campagnes, mettant de l'avant des expertises souvent peu connues du grand public de ces associations, assurant un relais avec les médias, et en faisant venir des élus et des personnalités influentes à l'événement. En février, l'AJM et l'UNHCR se sont associés à un organisme local, Dans la rue, qui vient aide aux 12 à 25 ans en situation d'itinérance à Montréal, pour améliorer les pratiques en intervention auprès des jeunes immigrants, réfugiés ou sans statut, à risque d'itinérance. S'il souhaite que les participants passent une belle soirée, M. Nepveu-Villeneuve désire avant tout qu'ils repartent en ayant réfléchi. «La première fois, un réfugié syrien a fait une conférence durant le banquet, illustre-t-il. En mai, l'UNHCR proposait des lunettes de réalité virtuelle montrant un camp de réfugiés, et la roulotte de Dans la rue était dans la salle pour que les participants la visitent et discutent avec les intervenants.»

«Ils ont récolté plus de 100 000 $, mais pour nous, l'échange d'expertises entre nos deux organismes est plus important [que l'argent]», assure Étienne Lalonde, directeur principal, Développement et communications chez Dans la rue. «Les organismes oublient souvent la pérennisation des actions au profit de leur budget annuel. C'est la vision de gens comme Julien, qui veulent bâtir des ponts et créer des synergies au lieu d'être dans une logique de concurrence, qui va changer le paysage philanthropique.» Le directeur ajoute que la Nuit du jeune Montréal «était absolument essentielle, parce qu'elle nous a ouvert des portes auprès de plus jeunes philanthropes». Près de 95 % du budget d'exploitation de Dans la rue - environ 4,5 millions de dollars - provient de dons privés, et la moyenne d'âge de ses 22 000 donateurs «avoisine les 60 ans». Leur rencontre avec l'AJM a alimenté «les réflexions destinées à atteindre les plus jeunes générations».

Le tout nécessite évidemment de nombreuses heures de bénévolat. «Après chaque événement, je me demande si je continue, admet Julien Nepveu-Villeneuve. Puis, je regarde l'impact qu'on a eu et ce que j'ai appris auprès des organismes ; c'est le carburant qui donne envie de continuer.»

«Ma plus-value, c'est d'aller dans l'espace public pour porter la voix de l'organisme.»

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