Cabico accélère son projet d'acquisition aux États-Unis


Édition du 16 Décembre 2017

Cabico accélère son projet d'acquisition aux États-Unis


Édition du 16 Décembre 2017

Par François Normand

Alain ­Ouzilleau, président et chef de la direction, ­Cabico

Craignant une poussée du protectionnisme aux États-Unis, le fabricant québécois d'armoires sur mesure haut de gamme Cabico appuie sur l'accélérateur pour y faire une acquisition et y installer une partie de sa production.

«Nous ne sommes pas très à risque, mais nous voulons être prudents», confie Alain Ouzilleau, président et chef de la direction. La PME de Coaticook, en Estrie, dont les revenus s'élèvent à 100 millions de dollars, emploie 650 personnes et affiche une croissance moyenne de 10 % par année depuis 2013. Ses armoires sont toutes fabriquées dans ses cinq usines canadiennes ; deux sont situées à Coaticook, tandis que les trois autres se retrouvent à St. Catherines, en Ontario (depuis l'acquisition de l'ontarienne Elmwood, en janvier 2016).

L'industrie canadienne du meuble n'est pas visée... pour l'instant

Pour le moment, Washington n'a pas l'intention de viser l'industrie du meuble au Canada par des mesures protectionnistes, explique Michel Vincent, économiste en chef au Conseil de l'industrie forestière du Québec (CIFQ). «C'est le bois résineux canadien qui est dans la mire des Américains, et non les essences de feuillus qui servent à faire des meubles», dit-il. C'est pourquoi les États-Unis imposent actuellement des droits sur le bois d'oeuvre et le papier surcalandré. De plus, à compter de 2018, ils taxeront aussi le papier non couché (papier journal).

En revanche, les fabricants chinois de meubles sont dans le collimateur des Américains, car ils exportent des meubles à bas prix aux États-Unis, ce qui fait mal à l'industrie américaine. C'est là, selon Michel Vincent, qu'il y a un risque pour Cabico. En effet, si Washington impose des tarifs sur les meubles chinois, le Canada pourrait subir des dommages collatéraux, l'industrie américaine en profitant pour demander du même coup au gouvernement de taxer certains concurrents canadiens. «La décision de Cabico de faire une acquisition aux États-Unis est certainement logique et compréhensible dans le contexte actuel», affirme Michel Vincent.

Des «pourparlers» sont en cours

Cabico a des «pourparlers» depuis quelques mois avec des entreprises potentielles. Si tout se passe comme prévu, la PME québécoise devrait annoncer une acquisition au courant de 2018, selon Alain Ouzilleau. Cette future acquisition aux États-Unis ne menace cependant pas les emplois de l'entreprise dans ses cinq usines au Canada, selon le patron de la PME. De fait, même en l'absence du risque protectionniste, Cabico s'implanterait quand même sur le marché américain, précise l'entrepreneur. «C'est plus logique pour nous de faire une acquisition aux États-Unis. Ce pays a toujours été stratégique depuis la fondation de l'entreprise, en 1986», explique-t-il. Il y a 15 ans, le fabricant d'armoires vendait même 98 % de sa production sur le marché américain (2 % au Canada). Toutefois, lors de la récession de 2007 à 2009 aux États-Unis, ses ventes ont chuté. Cela a incité la PME à diversifier ses marchés, en augmentant ses ventes au Canada pour les porter à un tiers de son chiffre d'affaires. «On veut maintenir cette proportion un tiers Canada et deux tiers États-Unis», insiste Alain Ouzilleau.

Outre sa prochaine acquisition pour croître aux États-Unis, Cabico mise sur la croissance organique. Deux agents établis au Canada se partagent le marché américain. La PME a aussi recours au service d'agents manufacturiers aux États-Unis qui sillonnent le pays afin de distribuer ses produits. L'entreprise a un modèle d'affaires B2B. Elle a trois canaux de distribution : les petites entreprises, les entrepreneurs en construction et les grandes surfaces.

Ses principaux concurrents sont américains. Ce sont des joueurs comme American Woodwork et MasterBrand. Pour se démarquer, Cabico mise sur des produits haut de gamme.

L'entreprise est peu présente au Québec, car le modèle d'affaires dominant des fabricants de meubles en est un de commerce de détail (par exemple, l'usine est dotée d'un magasin). Cela dit, la PME veut développer ce marché, souligne Alain Ouzilleau.

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