2017, l'année des «FANGs»


Édition du 27 Janvier 2018

2017, l'année des «FANGs»


Édition du 27 Janvier 2018

Ce fut une année faste pour ces entreprises de la nouvelle économie qu'on appelle les « FANGs », soit Facebook, Amazon, Netflix, Google (Alphabet). Celles-ci ont généré un rendement respectif de +53 %, +56 %, +55 % et +36 % au cours de 2017. Ensemble, ces sociétés représentent 7,2 % de l'indice de la Bourse américaine que nous utilisons pour notre barème comparable. À eux seuls, nous estimons que ces titres ont généré entre 10 % et 15 % du rendement de l'indice au cours de l'année. Or, jusqu'à tout récemment, nous ne détenions aucune de ces sociétés. Outre la hausse de la devise canadienne par rapport à l'américaine, il est clair que le fait de ne pas avoir investi dans ces entreprises nous a nui au cours de l'année.

Pourquoi n'avons nous pas investi dans ces entreprises de la « nouvelle économie » ? D'abord, elles s'échangent à des ratios d'évaluation qui sont traditionnellement très élevés. Il est question ici de ratios entre 25 et 200 fois les profits, alors que la Bourse s'est historiquement échangée à 15 fois les profits. À première vue, c'est repoussant ! Pour arriver à voir ces entreprises comme abordables, une certaine créativité est requise.

Netflix, par exemple, n'est que marginalement profitable et brûle plus d'un milliard de liquidités chaque année en raison d'importants coûts de production télévisuelle. Économies d'échelle obligent, son modèle d'affaires l'amène à viser une forte croissance du nombre d'abonnés au détriment de sa profitabilité. Nous sommes d'avis que l'entreprise ne charge pas assez cher pour son service. Son offre est exempte de publicité et son bas prix d'environ 10 $ par mois est fortement en deçà des standards établis par l'industrie. Pourtant, dans l'ère des mégadonnées, Netflix en sait beaucoup sur ses utilisateurs et serait en excellente position pour proposer du contenu publicitaire personnalisé à ses clients. Cela indique que l'entreprise a une capacité bénéficiaire plus grande qu'elle ne l'affiche présentement.

La vraie capacité bénéficiaire de Netflix demeure hypothétique. Qu'arriverait-il au nombre d'abonnés si, demain matin, le prix d'un abonnement moyen augmentait à 15 $ et que les différentes séries étaient entrecoupées de publicités ? Les consommateurs seraient-ils toujours au rendez-vous ? Peut-on espérer qu'une entreprise comme Netflix gère ses affaires de façon à réaliser des profits importants ? Si oui, quand ? Dans un an ? Dans une décennie ? Ces questions sont cruciales, car c'est la profitabilité future qui détermine la valeur intrinsèque des entreprises. Plus cette profitabilité se concrétise tard dans le futur, plus il est difficile, voire risqué, de s'avancer sur une estimation de valeur intrinsèque.

D'autres, comme Amazon, ont tendance à vouloir envahir une panoplie de secteurs différents de l'économie. Qui aurait dit qu'une grande entreprise qui, à la fois, gère une plateforme de commerce en ligne, offre des services d'hébergement informatique, produit du contenu télévisuel, conçoit des appareils technologiques et gère un réseau physique d'épiceries pourrait connaître autant de succès ?

En plus d'avoir à composer avec la difficulté d'estimer la vraie profitabilité d'Amazon, il est nécessaire de bien comprendre l'ensemble des activités de l'entreprise pour estimer sa valeur intrinsèque. Évaluer Amazon, ce n'est pas comme évaluer Procter & Gamble, le fabricant du dentifrice Crest. Ne comptez pas sur Jeff Bezos, le PDG d'Amazon, pour vous expliquer le plan de développement à long terme de l'entreprise. Les dirigeants ne disent que le strict minimum requis par les autorités réglementaires et le tableau de bord de l'entreprise laisse beaucoup de questions sans réponses.

Dans le contexte, il est difficile de se convaincre qu'investir aujourd'hui dans Netflix ou Amazon cadre avec la stratégie d'investissement de MEDICI. La performance économique de ces entreprises est au mieux nébuleuse. L'évaluation de ces titres est également déraisonnable si l'on ne s'autorise pas à une certaine dose de créativité, ce que nous sommes généralement réticents à accepter.

Cela n'empêche pas que, dans un environnement révolutionné par l'utilisation de technologies innovatrices, il est nécessaire de bien connaître les FANGs. Non seulement ces entreprises pourraient un jour représenter une occasion d'investissement, mais leur évolution influe aussi sur presque toutes les sociétés que nous détenons dans le portefeuille. Amazon attaque de front tous les détaillants. Les avancées de Google et aussi de Tesla (une autre vedette déficitaire) risquent de nuire à bon nombre d'entreprises liées à l'industrie de l'automobile. Si le coefficient de difficulté à analyser Amazon et Netflix demeure très élevé, nous pensons que le modèle publicitaire de Facebook et de Google est plus prévisible. Ces deux sociétés génèrent d'ailleurs déjà des bénéfices importants.

Force est d'admettre que malgré leur embellie boursière, comprendre le modèle d'affaires des FANGs devient nécessaire pour tout investisseur sérieux.

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