L'investissement de 151 M$ pour y arriver serait insuffisant selon une association de locataires. (Photo: 123RF)
Un regroupement d’investisseurs construira, acquerra et rénovera 1500 logements abordables au Québec. C’est bien, mais largement insuffisant pour régler le problème, déplore une association de locataires.
L’investissement, d’une valeur totale de 151 millions $, sera mis à la disposition des coopératives, des organismes à but non lucratif (OBNL) et des offices d’habitation.
Il a pour objectif principal de pérenniser l’offre de logements abordables au Québec, a-t-on annoncé mardi matin lors d’une conférence de presse partiellement virtuelle à Montréal.
Les fonds seront investis « projet par projet » pour la construction ou pour l’acquisition et la rénovation d’immeubles ayant une vocation sociale et communautaire, ou comprenant des logements abordables et familiaux, partout au Québec.
Le regroupement d’investisseurs est formé du gouvernement du Canada, du gouvernement du Québec, du Fonds de solidarité FTQ et d’Ivanhoé Cambridge, qui investissent chacun 30 millions $.
Quatre fondations ont aussi mis la main à la pâte à hauteur de 31 millions $, dont la Fondation Lucie et André Chagnon, qui a fait une contribution de 20 millions $.
Réaction mitigée
L’initiative est bonne, mais ne remplace en rien l’ajout de fonds « suffisants et récurrents » dans le programme gouvernemental AccèsLogis, ce que ne prévoit actuellement pas le gouvernent Legault, estime le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU).
Pour l’organisme, les gouvernements doivent protéger les logements locatifs encore abordables en les sortant de la spéculation et en les confiant au secteur communautaire ou coopératif.
Le FRAPRU réclame que le gouvernement du Québec lance un grand chantier de financement du « non seulement de construire des logements sociaux et communautaires pour contrer la pénurie de logements abordables, mais aussi faciliter l’acquisition à grande échelle de logements existants en vue de leur conversion en logements sociaux, ce qui permettrait de les sortir du marché spéculatif et de les rénover, tout en préservant leur abordabilité et en assurant le maintien dans les lieux des locataires déjà en place », a affirmé sa porte-parole, Véronique Laflamme à La Presse Canadienne.
Il y a deux semaines, le gouvernement fédéral avait annoncé dans son budget qu’il ajoutera 2,5 milliards $ sur dix ans pour sa stratégie en matière de logement.
Environ 60 % de cette somme est destinée à la construction de 4500 nouvelles unités au pays en vertu de l’Initiative pour la création rapide de logements, qui cherche à offrir des logements abordables pour les besoins pressants de Canadiens vulnérables.