Suncor doit passer à l’action dans le dossier de la sécurité
La Presse Canadienne|Publié le 05 août 2022Suncor a annoncé jeudi soir avoir réalisé des profits de 3,99 milliards de dollars au deuxième trimestre. (Photo: La Presse Canadienne)
Calgary — Le nouveau chef de la direction par intérim de Suncor Énergie affirme que le géant du pétrole et du gaz naturel est prêt à cesser d’étudier son problème de sécurité au travail pour plutôt commencer à mettre en œuvre des solutions.
Kris Smith, qui a pris la tête de l’entreprise à la suite du départ de l’ancien patron Mark Little, qui a démissionné le mois dernier au lendemain du décès d’un travailleur à la mine Base de Suncor près de Fort McMurray, en Alberta, a fait ces commentaires vendredi, lors de sa première conférence téléphonique trimestrielle avec des analystes depuis qu’il a accédé à son nouveau poste.
«Nous avons terminé une évaluation indépendante de la sécurité l’année dernière, et nous savons clairement ce que nous devons faire pour améliorer nos performances en matière de sécurité, a affirmé Kris Smith. Nous n’avons pas besoin de plus de diagnostics; ce que nous devons faire, c’est passer à l’action.»
Au moins 12 décès en milieu de travail sont survenus sur les sites de Suncor depuis 2014, plus que tous ses concurrents dans les sables bitumineux réunis.
Plus tôt ce printemps, les performances de sécurité de Suncor _ ainsi qu’une série de problèmes d’exploitation et de production récents _ ont attiré l’attention de l’investisseur activiste américain Elliot Investment Management, qui a publiquement présenté ses arguments en faveur d’un changement au sein de la société établie à Calgary.
Le mois dernier, Suncor a annoncé avoir conclu un accord avec Elliot qui comprend la nomination de trois nouveaux administrateurs indépendants au conseil d’administration de Suncor, ainsi qu’un examen de sa chaîne de stations-service Petro-Canada _ un exercice qui pourrait aboutir à la vente de ces activités.
Kris Smith a affirmé que Suncor mettait en œuvre de nouvelles technologies sur ses sites de sables bitumineux, telles que des systèmes de sensibilisation aux collisions et de sécurité des conducteurs, qui devraient contribuer à améliorer la sécurité au travail.
Mais il a ajouté que même si la technologie était un outil important, il sera encore plus important d’aborder la culture de sécurité de l’entreprise en première ligne.
«Si je reviens aux incidents que nous avons eus, ils sont liés à la façon dont le travail a été exécuté sur le terrain, a affirmé Kris Smith. Bien que la technologie soit un énorme catalyseur (…), il s’agit vraiment de s’engager pour garantir que le travail se déroule en toute sécurité chaque jour sur le terrain.»
«Et donc c’est vraiment, je pense, le domaine qui, à mon avis, a besoin de concentration et d’attention.»
Suncor a annoncé jeudi soir avoir réalisé des profits de 3,99 milliards de dollars au deuxième trimestre, soit 2,84 $ par action ordinaire, un résultat plus de quatre fois et demie plus élevé que celui de 868 millions de dollars de la même période en 2021.
Le producteur et raffineur de pétrole a expliqué que ses fonds provenant de l’exploitation ajustés avaient atteint 5,35 milliards de dollars au cours du trimestre, leur niveau le plus élevé de l’histoire de l’entreprise, supérieur de 33% au record précédent, établi au trimestre précédent, alors que la guerre en Ukraine avait fait monter en flèche les prix du pétrole brut.
La production des actifs de sables bitumineux de la société a augmenté à 641 500 barils par jour au deuxième trimestre, contre 615 700 barils par jour du même trimestre l’an dernier, en raison de l’augmentation de la production sur ses sites de Syncrude et de Fort Hills.
Le débit de traitement du brut par les raffineries s’est accru pour atteindre 3 389 300 barils par jour et l’utilisation des raffineries était de 84% au deuxième trimestre, comparativement à un débit de 325 300 barils par jour et une utilisation de 70% au même trimestre en 2021.
La société a également annoncé jeudi avoir conclu un accord pour la vente de ses actifs norvégiens, en attendant l’approbation réglementaire, pour un produit brut d’environ 410 millions $. La vente devrait être finalisée au quatrième trimestre 2022.