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Pétrole: l’OPEP opte pour la prudence face à la pandémie

AFP|Publié le 05 janvier 2021

Pétrole: l’OPEP opte pour la prudence face à la pandémie

(Photo: Getty Images)

Les membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et leurs partenaires sont tombés d’accord mardi sur une augmentation très légère de leur production d’or noir en février et mars, réalisée uniquement par la Russie et le Kazakhstan. 

Le volume retiré volontairement du marché par l’alliance OPEP+ passera de 7,2 millions de barils par jour (mbj) en janvier à 7,125 mbj en février puis 7,05 mbj en mars, a annoncé le cartel à l’issue du premier sommet ministériel de 2021, appelant à «la prudence» face à la crise sanitaire. 

Mais pour ne pas entraîner un trop-plein d’offre alors que la reprise de la demande est fragile et incertaine, Riyad a décidé d’entamer son propre quota sur la période, à hauteur d’un million de barils par jour, a déclaré le ministre saoudien de l’Énergie, Abdelaziz ben Salmane, lors d’une conférence de presse.

Les vingt-trois de l’OPEP+ ont donc finalement réussi à trouver un compromis à l’issue d’un cycle de réunions de deux jours qui, pandémie oblige, se sont tenues par visioconférence. 

Deux lignes s’affrontaient: l’approche saoudienne, qui passait par le maintien en l’état des coupes actuelles, et la tentation de la Russie de réinjecter jusqu’à 500 000 barils quotidiens sur le marché le mois prochain, à l’image de ce qui avait été décidé en décembre pour janvier. 

Après une forte hausse des cours du brut depuis l’annonce des premiers vaccins – de plus de 30% en novembre et décembre –, le club de producteurs sait que rien n’est gagné et reste vigilant. Le communiqué pointe «la hausse des contaminations, le retour de mesures de confinement stricts et des incertitudes croissantes».

 

Soutenir les prix

L’objectif pour le club de producteurs réunis sous la bannière de l’OPEP+, dont la fréquence de rendez-vous s’est accélérée sous l’effet de la crise sanitaire, est avant tout d’ajuster mois par mois l’offre d’or noir, avec en ligne de mire le soutien des prix du brut.

Le dernier cycle de réunions, entre le 30 novembre et le 3 décembre, avait ouvert la voie à un retour progressif de 2 millions de barils par jour sur le marché au cours des prochains mois.

Cette stratégie s’était traduite par un premier palier de 500 000 barils quotidiens supplémentaires en janvier et par une promesse de rendez-vous régulier des treize membres de l’OPEP, sous la houlette de l’Arabie saoudite, et de leurs dix alliés, conduits par la Russie, afin de statuer sur le volume de production pour le mois suivant.

Leur effort de coupe, pénible pour les finances des 20 pays qui y sont soumis (l’Iran, le Venezuela et la Libye sont exemptés), a joué son rôle l’an dernier en inversant la chute vertigineuse des prix du brut, jusqu’en terrain négatif pour la référence américaine en avril, une première dans l’histoire.

Les deux contrats de référence du brut, cotés à New York et Londres et très sensibles aux décisions de l’alliance, avaient réagi mardi au titre de premières fuites d’un tel scénario dès le début de la séance américaine.

Il s’affichaient vers 14h30 en forte hausse de plus de 5% et au-delà de 50 dollars le baril, au plus haut en plus de dix mois.

Le cartel a par ailleurs entériné au cours de ce cycle de réunions le passage de témoin entre le ministre algérien du Pétrole et celui de l’Angola, Diamantino Azevedo, en qualité de président tournant de l’OPEP.

Les vingt-trois ont convenu de se retrouver, toujours par visioconférence, sous un format JMMC (Comité de suivi de l’accord en vigueur de réduction de la production du groupe) le 3 février, puis le 4 mars en sommet interministériel.