MCS: le Nord-du-Québec récolte 1,6M$ en aides financières
La Presse Canadienne|Mis à jour le 08 juillet 2024Glencore Canada Corporation obtient 400 000$ pour une étude de la courbe de récupération du nickel pour les gisements à basse teneur de nickel de la mine Raglan. Ce projet se situe sur le territoire de l’Administration régionale Kativik. (Photo: Glencore courtoisie)
La région Nord-du-Québec récolte 1,6 million de dollars (M$) des 2,3M$ en aides financières accordées par Québec dans le cadre du quatrième appel de projets du Programme de soutien à l’exploration minière pour les minéraux critiques et stratégiques (MCS). La région obtient ainsi 56,5% pour six projets sur les 11 subventionnés.
Les aides financières annoncées le 26 juin dernier par la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, servent notamment à financer les travaux de géométallurgie et de géoenvironnement, ainsi que le forage surdimensionné et l’échantillonnage en vrac des entreprises minières. Le but est de les intégrer aux premières étapes de l’exploration permettant de mieux évaluer la qualité des minerais, leur potentiel économique et les paramètres de leur exploitation.
«Le Québec compte près de 56 sites répertoriés en lien avec des mines, des projets de mise en valeur et de gîtes de minéraux critiques et stratégiques (MCS). Parmi ces 56 sites, 26 sont dans la région du Nord-du-Québec soit 19 dans la région d’Eeyou-Istchee Baie-James et 7 au Nunavik», nous a confirmé la direction des communications du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF).
Le financement des projets miniers dès les premières étapes de mise en valeur, au moment où les études sont très onéreuses, permet de diminuer leur risque les rendant plus attrayants pour les rondes de financement subséquentes menant à la commercialisation du projet minier.
Le ministère affirme «que les caractéristiques techniques de l’exploitation de plusieurs des MCS sont bien moins connues que celles portant sur les métaux précieux, usuels et ferreux. Le programme d’aide financière revêt donc une importance stratégique pour le développement de connaissances et de différentes filières propres aux MCS.»
Nickel, or et lithium
Glencore Canada Corporation obtient 400 000$ pour une étude de la courbe de récupération du nickel pour les gisements à basse teneur de nickel de la mine Raglan. Ce projet se situe sur le territoire de l’Administration régionale Kativik.
Corporation Métaux précieux du Québec a obtenu 333 306 $ pour son projet visant à effectuer des études afin de créer des modèles permettant de concevoir un processus de traitement optimal, d’optimiser la production et de valoriser les ressources de manière efficace. Ce projet se déroule sur le territoire d’Eeyou Istchee Baie-James.
Quant à Doré Copper Mining (DCM), ce sont 182 025 $ qui lui ont été accordés pour son projet qui vise à vérifier le potentiel de la continuité de la minéralisation de la zone sud-ouest, dans le but de faire un premier estimé des ressources pour cette zone. Le lieu du projet n’est toutefois pas indiqué dans la liste des projets financés.
Cependant, rappelons que DCM a annoncé, il y a quelques semaines, les résultats de son premier examen de la zone minéralisée Norhart située à environ un kilomètre au nord-nord-est de l’ancienne mine Joe Mann. D’ailleurs, l’aide financière a été accordée pour un projet situé près de Chibougamau, ce qui est le cas du projet Norhart.
QI Énergétique Québec s’est vu accorder 167 973 $ pour son étude de géométallurgie qui permettra de déterminer si la qualité des minéraux lithinifères est suffisante pour produire un futur minerai qui sera viable pour l’industrie des batteries au lithium. Ce projet est dans la région Eeyou-Istchee Baie-James.
Lithium Winsome Adina a reçu 129 354 $ pour la réalisation d’une étude qui permettra d’obtenir une indication de la performance de la valorisation du lithium sur cinq échantillons de variabilité provenant du gisement pour un projet situé sur le territoire de la municipalité de Mistissini.
Rappelons que Ressources Winsome Ressource a confirmé en avril dernier la signature d’une option d’achat exclusive pour l’acquisition des actifs de la mine Renard et des infrastructures connexes ou de la totalité́ du capital émis de Stornoway, sous réserve de l’approbation de la Cour du Québec. Ressources Winsome voulait ainsi confirmer la faisabilité́ de la conversion des infrastructures de Renard au traitement du concentré de spodumène de lithium du projet Adina.
Finalement Canadian Royalties a obtenu 88 329$ pour un projet qui vise à réaliser des essais géoenvironnementaux et géométallurgiques sur le territoire de l’Administration régionale Kativik.
Le ministère précise que le Programme de soutien à l’exploration minière pour les minéraux critiques et stratégiques a pris fin le 31 mars 2024. Selon les informations obtenues, des travaux sont en cours pour le renouveler, sous réserve des autorisations gouvernementales.
Une augmentation de 215% en 4 ans
Selon les informations du MRNF, au tournant de la décennie, au Québec, 87 % des investissements en exploration et en mise en valeur étaient consacrés aux métaux précieux, usuels et ferreux alors que les investissements dans les projets d’exploration de MCS demeuraient somme toute modestes.
«Le Plan québécois de valorisation pour les minéraux critiques et stratégiques 2020 — 2025, lancé en 2020, et la mise en œuvre du Programme de soutien à l’exploration minière pour les MCS ont contribué à l’évolution du développement des projets d’exploration minière des MCS. Entre 2019 et 2023, selon des données préliminaires de l’Institut de la statistique du Québec, les dépenses en exploration pour les MCS ont augmenté de plus de 215%», mentionne le MRNF.
Renouvellement du programme
Il serait tout de même étonnant que le ministère ne renouvelle pas ce type d’aides financières pour l’exploration des minéraux critiques et stratégiques lorsque l’on constate tous les efforts mis dans le développement de la filière batterie au Québec et la place que prennent notamment l’exploration et l’exploitation du lithium dans cette industrie.
Danny Desbiens, Initiative de journalisme local, La Sentinelle