Les prix du pétrole ont de nouveau terminé en très forte baisse jeudi.
Les prix du pétrole ont de nouveau terminé en très forte baisse jeudi, plombés par des perspectives économiques qui s’aggravent alors que le nouveau coronavirus est désormais considéré comme une pandémie et que les Etats prennent des mesures drastiques pour la limiter.
À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a plongé de 7,2%, ou 2,57 dollars, pour terminer à 33,22 dollars.
À New York, le baril américain de WTI pour avril a perdu 4,5%, ou 1,48 dollar, pour finir à 31,50 dollars.
Depuis le début de l’année, les deux contrats de référence ont perdu près de la moitié de leur valeur. Ils ont notamment encaissé lundi leur pire chute depuis la guerre du Golfe en 1991, avec un plongeon d’environ 25%.
Les prix du baril sont laminés aussi bien par la situation du côté de l’offre, avec plusieurs géants pétroliers comme l’Arabie saoudite et la Russie qui se sont lancés dans une guerre des prix, que du côté de la demande, touchée de plein fouet par la crise sanitaire.
Dernière annonce d’ampleur en date: le président américain, Donald Trump, a décidé mercredi de la suspension pour 30 jours de l’entrée aux États-Unis de tout étranger ayant séjourné en Europe afin d’endiguer la pandémie de nouveau coronavirus.
Cette interdiction va avoir un effet «immédiat sur la demande en kérosène», souligne Mark Williams du cabinet Mackenzie: selon ses calculs, elle devrait baisser d’environ 200 000 à 250 000 barils par jour tant que la mesure est en vigueur.
Les restrictions imposées par l’administration américaine ont été annoncées quelques heures après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a qualifié l’épidémie de la COVID-19, qui a contaminé plus de 130 000 personnes dans le monde depuis fin décembre, de «pandémie».
«Alors que la COVID-19 continue de se propager, les dernières 24 heures ont (aussi) vu certaines des perturbations les plus importantes de la vie quotidienne aux États-Unis, y compris la suspension pour une durée indéfinie de la saison de basket de NBA, et de nombreux États discutant de l’interdiction des grands rassemblements», remarque de son côté Robbie Fraser, de Schneider Electric.
«Du point de vue du marché, l’aversion pour le risque qui s’en suit devrait continuer à ajouter de la pression en dehors de tout élément réellement lié aux fondamentaux du marché», ajoute-t-il.
Mais la pression est d’autant plus forte que certains pays se sont lancés dans une guerre des prix après l’échec de négociations la semaine dernière entre l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et la Russie.
L’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, deux alliés majeurs au sein du cartel, ont ainsi accentué mercredi la bataille qu’ils livrent à la Russie en annonçant qu’ils pourraient inonder les marchés mondiaux d’or noir.
Moscou restait cependant inflexible, le président russe, Vladimir Poutine, se disant mercredi «certain» que l’économie russe sortirait «renforcée» de cette guerre des prix.