Le pétrole a terminé en hausse vendredi une semaine de progression marquée.
Le pétrole a terminé en hausse vendredi une semaine de progression marquée, les acteurs du marché misant sur un retour de la demande en énergie avec la multiplication des mesures d’assouplissement du confinement et saluant la baisse de la production aux États-Unis.
À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet s’est apprécié de 1,51 dollar, ou 5,1%, pour clôturer à 30,97 dollars, s’affichant ainsi en hausse de 17% sur la semaine.
À New York, le baril de «light sweet crude» (WTI), référence américaine du brut, a grimpé de 1,19 dollar, ou 5,1%, à 24,74 dollars le baril, prenant ainsi environ 25% sur la semaine.
Les prix du pétrole ont connu une chute historique courant avril, due à l’effondrement de la demande et à la surabondance de l’offre.
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses principaux partenaires, réunis au sein de l’OPEP+, se sont accordés le 12 avril sur une réduction de leur production de 9,7 millions de barils par jour (mbj) sur deux mois, une mesure exceptionnelle qui est entrée en vigueur le 1er mai.
Par ailleurs, des données ont montré mercredi que les États-Unis, le plus gros producteur mondial d’or noir, avaient encore réduit la semaine dernière le volume de pétrole extrait chaque jour dans le pays, de 200 000 barils.
Et cette baisse devrait se confirmer dans les prochaines semaines puisque selon des chiffres dévoilés par la société de services pétroliers Baker Hugues vendredi, le nombre de puits en préparation a encore beaucoup reculé: il y avait 292 forages de puits de pétrole en cours cette semaine contre 325 la semaine précédente et 805 à la même époque l’an dernier.
Mais les observateurs soulignent régulièrement que le marché du pétrole ne pourra retourner à l’équilibre qu’avec une réelle reprise de la demande.
«Et l’optimisme actuel du marché repose sur une légère amélioration de la demande pour les produits raffinés au cours des dernières semaines», a relevé Robbie Fraser de Schneider Electric.
«Les gens retournent au volant pour aller au travail ou simplement pour sortir de chez eux, ce qui est excellent pour la demande de carburant», a aussi commenté Stephen Innes, d’AxiCorp.
«Mais pour faire durer cette hausse, il faudra plus que des gens qui font le tour de leur quartier: il faudra que les moteurs de l’industrie dans les grosses régions redémarrent avec tous leurs cylindres et que les avions redécollent», a-t-il ajouté.
La vague de froid attendue ce week-end sur toute une partie des États-Unis «pourrait freiner ce mouvement de reprise», a relevé M. Fraser. Mais «la levée progressive des mesures de confinement dans plusieurs États américains pourrait contrecarrer cet effet.»