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Londres — Les prix du pétrole baissaient mardi après la réunion de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP+), perdant une partie des gains générés par les spéculations puis la décision du groupe de baisser leur objectif total de production.
Vers 10h00, heure du Québec, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre perdait 2,97% à 92,90 dollars américains.
Le baril de West Texas Intermediate (WTI) américain pour livraison en octobre baissait quant à lui de 0,07%, à 86,81 $ US.
«Il n’y a pas eu de clôture pour le WTI lundi en raison du congé de la fête du Travail aux États-Unis», de sorte que la baisse des prix est moins marquée par rapport à la clôture de vendredi, explique Victoria Scholar, analyste chez Interactive Investor.
Le Brent évolue quant à lui en plus forte baisse «après avoir enregistré des gains décents en début de semaine» après l’annonce de l’OPEP+ lundi, précise Craig Erlam.
Les pays de l’OPEP+ (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs alliés) ont décidé de réduire leur production, une première depuis les coupes drastiques opérées en raison de la pandémie de COVID-19 et de l’effondrement de la demande.
Une décision prise «malgré les appels des gouvernements occidentaux qui se battent pour contenir l’inflation en pleine crise croissante de l’énergie à travers le monde», rappelle Lukman Otunuga, de chez FXTM.
Pour l’analyste, cette «petite coupe» dans les objectifs de production de l’alliance est «symbolique», faisant passer le message à l’Occident «que l’OPEP+ défendra les prix du brut si nécessaire».
Washington a affirmé lundi que l’offre d’énergie devait «correspondre à la demande», s’élevant à mots couverts contre la décision de l’alliance.
Le gaz naturel quant à lui chutait mardi, perdant environ 6%. Le contrat à terme du TTF néerlandais, référence du marché européen évoluait à 230 135 euros le mégawattheure (MWh).
«Les récentes hausses de prix ont été causées par une tempête parfaite de baisse des approvisionnements en gaz russe, de pannes nucléaires, de faible production hydroélectrique et de perturbations de l’approvisionnement en charbon en raison de la sécheresse», résume Carlos Torres Diaz, de Rystad Energy.
En parallèle, les prix du gaz ont été freinés par l’état des stocks européens de gaz, qui se remplissent plus rapidement que prévu.
Mais malgré sa forte correction depuis fin août, le cours du gaz reste plus de trois fois supérieur à son niveau du début de l’année.
Rystad Energy estime d’ailleurs que «la crise du gaz en Europe frappera durement au premier trimestre de 2023, alors que les niveaux de stockage baisseront à zéro». La «sévérité» de la crise dépendra «des importations de “gaz naturel liquide et des prévisions météorologiques”, précise Wei Xiong, analyste.
De son côté, la Russie “torche du gaz” à perte, car “ses réservoirs sont pleins”, a déploré mardi la commissaire européenne à l’Énergie, Kadri Simson.