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Le pétrole chute de 9% à New York

AFP|Publié le 09 avril 2020

Les prix du pétrole new-yorkais ont brutalement chuté jeudi, après avoir pourtant grimpé plus tôt.

Les prix du pétrole new-yorkais ont brutalement chuté jeudi, après avoir pourtant grimpé plus tôt, dans un marché s’interrogeant sur les détails d’un accord censé réduire la production mondiale d’or noir pour enrayer la chute des prix.

Le baril américain de WTI pour livraison en mai a dégringolé de 9,3%, à 22,76 dollars. Il avait gagné jusqu’à 12% en cours de séance.

À Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin a baissé de 4,15% à 31,48 dollars, après avoir lui aussi beaucoup monté plus tôt dans la journée.

L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et ses principaux partenaires, réunis au sein de l’OPEP+, ont débuté jeudi par vidéoconférence une réunion pour tenter de s’accorder sur des coupes dans la production. 

Le ministre koweïtien du Pétrole, Khaled al-Fadhel, a confirmé un objectif de «10 à 15 millions de barils par jour (mbj)»,un chiffre déjà évoqué la semaine dernière par le président américain Donald Trump.

Selon des informations de presse, les membres de l’OPEP+ ont accepté une réduction de 23% de leur production globale pour mai et juin, mais aucune annonce officielle n’a encore été faite.

Pour Daniel Ghali de TD Securities, «le marché cherche à avoir une idée plus claire du niveau de référence pour calculer ces coupes». 

L’expert rappelle ainsi que la Russie et encore plus l’Arabie saoudite, les plus gros producteurs d’or noir au monde derrière les États-Unis, ont considérablement augmenté leur production ces dernières semaines.

Moscou et Riyad n’avaient pas réussi à s’accorder sur une limitation du nombre de barils produits lors de la précédente réunion de l’OPEP+ mi-mars et avaient décidé de se lancer dans une guerre des prix.

«Si on se base sur le niveau de la production d’avril, une coupe de 10 mbj de l’OPEP pour mai-juin pourrait ne pas être suffisante pour compenser la destruction massive de la demande», indique M. Ghali.

Les mesures de confinement et le net ralentissement du transport international, en réponse à la pandémie de coronavirus, ont fait chuter la consommation d’énergie un peu partout dans le monde. 

L’une des clefs des négociations de l’OPEP+ vient également de la participation ou non des États-Unis à une réduction de la production. 

Les prix actuels de l’or noir nuisent particulièrement aux producteurs américains de pétrole de schiste, les cours étant trop bas pour leur permettre de dégager des bénéfices.

Les premiers signes d’un ralentissement des extractions sont apparus mercredi dans le rapport hebdomadaire de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) sur les stocks de pétrole brut. 

Celui-ci a montré que les producteurs américains avaient pompé 12,4 mbj au 4 avril, ce qui représente une forte baisse par rapport aux 13 mbj extraits la semaine précédente. 

Toutefois, les règles de la concurrence rendent difficile toute intervention directe du pouvoir fédéral américain pour fermer les robinets.

«La Russie souhaite une participation américaine qui va au-delà des baisses naturelles», telle que celle observé dans le dernier rapport de l’EIA, note M. Ghali.

«Il n’est pas certain que la Russie ait changé d’avis à ce sujet», ajoute-t-il.