Le prix du baril de pétrole coté à New York a chuté vendredi de 8,1% pour finir à son plus bas depuis janvier 2002.
Le prix du baril de pétrole coté à New York a chuté vendredi de 8,1% pour finir à son plus bas depuis janvier 2002 alors qu’il devient de plus en plus difficile de stocker le brut aux États-Unis.
Le baril de West Texas Intermediate pour livraison en mai s’est établi à 18,27 dollars, en baisse de 1,60 dollar par rapport à la clôture de jeudi. Sur la semaine il a plongé de 19,7%.
Signe encourageant toutefois: le baril de WTI pour livraison en juin, qui deviendra la référence à partir de mercredi, n’a reculé que de 2%, pour finir à 25,07 dollars.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin, référence à Londres, s’est pour sa part apprécié de 0,90%, ou 26 cents à 28,08 dollars. Sur la semaine, il a perdu 10,8%.
Le contrat sur le baril de WTI pour livraison en mai va bientôt expirer, signifiant que ceux qui en détiennent doivent trouver des acheteurs physiques. Mais les stocks ont déjà énormément gonflé aux États-Unis ces dernières semaines et ils doivent brader leurs prix.
«Les baisses de production promises par l’OPEP (l’Organisation des pays exportateurs de pétrole) et ses alliés doivent se mettre en oeuvre et la baisse de la production aux Etats-Unis ne se fait pas assez rapidement au vu de l’abondance d’or noir sur le marché», remarque Phil Flynn de Price Futures Group.
Certes la production américaine diminue, selon les derniers chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA) publiés mercredi, mais moins vite que la demande, entraînant une explosion des stocks qui menacent de déborder.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a prévenu cette semaine que la demande mondiale de pétrole devrait au total subir cette année un effondrement «historique» de 9,3 millions de barils par jour (mbj), et retomber en avril à son plus bas niveau depuis un quart de siècle.
La propagation de la pandémie de COVID-19 et les mesures de confinement des populations mises en place partout dans le monde ont cloué au sol nombre d’avions, fait drastiquement chuté les trajets en voiture et paralysé nombre d’usines.
La Chine est venue illustrer plus tôt dans la journée ce constat sévère: son économie a connu un repli pour la première fois de son histoire au 1er trimestre, avec une baisse de 6,8% sur un an.
Toutefois, «si on regarde les cours des contrats qui expirent plus tard dans l’année, les prix sont plus encourageants car les investisseurs misent sur un redémarrage de l’économie américaine qui devrait permettre à la demande de se redresser», estime M. Flynn.
Donald Trump a notamment dévoilé jeudi un plan pour faire «redémarrer l’Amérique» en trois étapes, et relancer au plus vite la première économie mondiale.