L'industrie européenne s’est fixé l’objectif de répondre à 50% de la demande européenne d’aluminium à l'aide de matériaux recyclés d'ici 2030 comparativement à 36 % à l’heure actuelle. (Photo: 123RF)
La demande mondiale pour les métaux recyclés issus de la ferraille – ou « métaux verts » – devrait augmenter de manière importante dans prochaines années en raison des besoins croissants de métaux dans plusieurs industries.
Dans un récent rapport, la firme d’avocats américaine White & Case souligne que la demande sera particulièrement élevée dans les secteurs de l’automobile et de la construction.
Les critères d’investissement ESG (environnement, société, gouvernance) favorisent aussi l’utilisation de métaux recyclés, car l’extraction de minerais et la production de métaux exercent une plus grande pression sur l’environnement et les populations.
Actuellement, selon diverses estimations, les métaux produits à partir de déchets métalliques représentent environ 20 % de la production totale de métaux dans le monde. Selon le rapport, cette proportion est plus élevée dans les secteurs de l’aluminium et de l’acier, notamment aux États-Unis et dans l’Union européenne.
Historiquement, l’industrie a recyclé plus facilement des métaux tels que le cuivre, l’acier et l’aluminium. Comme ces produits peuvent être collectés plus facilement, les entreprises peuvent donc les réutiliser ou de les recycler davantage.
Dans son plan d’économie circulaire pour l’aluminium, l’industrie européenne s’est fixé l’objectif de répondre à 50% de la demande européenne d’aluminium à l’aide de matériaux recyclés d’ici 2030 comparativement à 36 % à l’heure actuelle.
L’approvisionnement en ferraille devient stratégique
Dans ce contexte, le nerf de la guerre est l’approvisionnement en ferraille, soulignent les analystes de White & Case.
Plusieurs pays réservent même leurs approvisionnements nationaux en ferraille à leurs propres industries de transformation des métaux, notamment en taxant ou en interdisant l’exportation de ferraille.
C’est dire à quel point la demande de ferraille est importante et que les réserves revêtent désormais une importance stratégique pour la production de métaux.
Pour sa part, le Canada «s’est largement abstenu d’imposer des taxes ou des restrictions importantes sur les exportations et les importations de ferraille», peut-on lire dans le rapport de White & Case.
En revanche, les restrictions à l’exportation de ferraille sont devenues plus courantes en particulier dans les pays en développement.
Selon certaines estimations, environ 40 % des déchets et débris de cuivre commercialisés dans le monde (et 30 % de l’aluminium et 20 % des déchets et débris de fer et d’acier) sont soumis à une certaine forme de restriction à l’exportation.